La Chine revoit à la hausse son bilan, avec 1.290 décès supplémentaires

17-04-2020

AFP – Soupçonnée d’avoir sous-estimé son bilan du coronavirus, la Chine a annoncé vendredi près de 1.300 morts supplémentaires à Wuhan, épicentre d’une pandémie qui vaut à Pékin une contraction sans précédent de son économie au 1er trimestre.

Depuis son apparition dans la métropole du centre du pays fin 2019, la maladie a infecté plus de 2 millions de personnes à travers le monde mais aussi suscité des doutes quant à la réalité du bilan chinois.

En Chine, il y a « manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas », a déclaré le président français Emmanuel Macron au quotidien britannique Financial Times.

« Nous devrons poser les questions difficiles concernant l’apparition du virus et pourquoi il n’a pas pu être stoppé plus tôt », a déclaré comme en écho le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab.

Quelques heures plus tard, la mairie de Wuhan créait la surprise en révisant ses chiffres à la hausse avec 1.290 décès supplémentaires.

Ce nouveau décompte porte à 4.632 le bilan des décès enregistré dans le pays le plus peuplé du monde.

Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, la ville, placée sous quarantaine du 23 janvier au 8 avril, explique qu’au plus fort de l’épidémie, certains patients sont décédés chez eux faute de pouvoir être pris en charge dans les hôpitaux.

Ils n’avaient donc pas été comptabilisés jusqu’à présent dans les statistiques officielles qui ne prenaient en compte que les personnes décédées à l’hôpital.

La remontée des données par les hôpitaux a fait l’objet de « retards » et « d’omissions », a reconnu la ville.

Le bilan des cas confirmés de contamination à Wuhan est en hausse de 325. Le nouveau total chinois, de plus de 80.000 contaminations, risque toutefois de ne pas convaincre les plus sceptiques — notamment l’administration du président américain Donald Trump.

Apparition dans un marché à Wuhan où des animaux exotiques auraient été vendus vivants? Laboratoire de la ville qui aurait étudié les coronavirus chez les chauves-souris sans respect des protocoles de sécurité? Les théories vont bon train et les accusations se multiplient dans plusieurs pays occidentaux quant aux informations fournies par Pékin sur l’origine du virus.

Le président russe Vladimir Poutine, dont le pays compte près de 28.000 malades, est un des seuls à prendre la défense de Pékin, jugeant « contreproductives » ces accusations lors d’un entretien téléphonique avec son homologue chinois Xi Jinping.