L’épouse du prophète Aïcha insultée dans un rassemblement : Condamnation unanime au Liban

07-06-2020

Al-Manar – Le président de la République, Michel Aoun, a condamné, dimanche 7 juin, toute atteinte aux symboles religieux de toutes les composantes de la famille libanaise, et ce qui a eu lieu en matière d’actes de violence et de réactions dans plusieurs régions dans la nuit de samedi à dimanche, après les agressions contre les commerces et les forces sécuritaires et militaires.

Le président a affirmé que « les fortes condamnations sont insuffisantes, notant que toute atteinte à un symbole religieux des communautés religieuses constitue une attaque contre toute la famille libanaise, dans la mesure où les Libanais assurent l’immunité nationale des uns aux autres », a rapporté l’agence officielle ANI.

« Notre force était et demeurera toujours dans notre unité nationale, quels que soient nos différends politiques », a affirmé le président Aoun.

S’adressant aux responsables politiques et religieux et à tous les Libanais sages ayant vécu les évènements de 1975-1976, il les a appelés à « assumer leurs responsabilités dans le but de tuer toute forme de discorde résultant de l’atteinte aux symboles religieux. Cette discorde qui pourrait détruire le temple, au moment où tous les Libanais doivent mettre à l’écart tous les différends politiques dans le but de redresser la patrie de ses crises successives ».

Le chef de l’Etat a appelé à ce que les évènements de la nuit dernière soient « une sonnette d’alarme à tous, pour qu’ils réalisent que l’atteinte aux symboles religieux ne réalise aucune revendication juste, notant que les tensions sécuritaires ne seront dans l’intérêt d’aucune partie ».

Berri: Toute voix qui promeut la discorde est hébraïque

De son côté, le président de la Chambre, Nabih Berri, a commenté les évènements de la nuit dernière à Beyrouth et dans certaines régions.

« C’est la discorde qui apparait pour assassiner la patrie et sa paix civile. Cette discorde est plus grave que le meurtre. Maudit soit celui que la provoque », a-t-il dit, mettant en garde contre le glissement dans le feu de cette dissension de laquelle nul ne sera sauvé.

M.Berri a souligné que toute atteinte aux symboles religieux saints musulmans et chrétiens est condamnée, notant que toute action visant l’unité des Libanais, leur sécurité et stabilité est de nature israélienne.

« Toute voix qui promeut la discorde entre les fils de la patrie unie et de la religion est hébraïque, même si elle se prononce en arabe », a-t-il affirmé.

Le président de la Chambre a exprimé son estime à tous les efforts fidèles déployés par les responsables politiques, religieux, sécuritaires et militaires à tous les niveaux pour tuer la discorde dans l’oeuf, exhortant les Libanais à s’armer de la sagesse et de la prise de conscience, évitant de glisser dans les réactions qui compliquent les faits.

Dar el-Fatwa, la plus haute instance religieuse musulmane sunnite, a dénoncé dans un communiqué publié en soirée « les insultes émanant de certains ignorants qui ne connaissent pas les préceptes de l’islam » et a appelé « les musulmans de ne pas tomber dans le piège de la sédition confessionnelle ».

Hezbollah condamne l’atteinte aux figures religieuses

Pour sa part, le Hezbollah a fermement dénoncé et rejeté dans un communiqué, « les insultes portant atteinte à des figures religieuses et qui n’expriment pas du tout les valeurs morales et religieuses des fidèles et des musulmans », rappelant la fatwa de l’Ayatollah Sayed Ali Khamenei prohibant « de s’en prendre aux épouses du Prophète (S) » et a mis en garde contre ceux qui « provoquent des tensions confessionnelles ». Et de réitérer : « le Hezbollah rejette totalement tout ce qui pourrait conduire à des divisions et à des tensions sectaires et religieuses ».

Le Conseil supérieur musulman chiite a également condamné les « tentatives douteuses de provoquer des dissensions confessionnelles entre les Libanais » et les a appelés à faire « prévaloir la raison ».

Il convient de noter que quelques heures après l’échec des objectifs d’un rassemblement appelant au désarmement de la Résistance, certaines parties étrangères ont tenté d’allumer la mèche de la sédition confessionnelle. Le problème a éclaté, dans la nuit de samedi à dimanche 7 juin, quand on a rapporté sur les réseaux sociaux que des jeunes auraient insulté Aïcha, l’épouse du Prophète Mohammad.

Les instances religieuses musulmanes sunnites et chiites ont rapidement tué dans l’œuf ce plan maléfique.

L’armée s’est déployée dans certains quartiers de la capitale, où des coups de feu avaient été entendus et a rétabli le calme.