Macron appelle à « une politique responsable » envers la Tunisie, d’où partent des milliers de migrants vers les côtes italiennes
Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré que les milliers de migrants qui sont arrivés à Lampedusa, en quelques jours, sont tous partis du port de Sfax.
Dans une interview accordée hier soir dimanche, à France 2 et TFI, dont la vidéo intégrale est postée sur le site de l’Elysée, le chef de l’Etat français a plaidé pour « une politique responsable » envers la Tunisie. « Je souhaite qu’on engage avec la Tunisie, en tant Européens, une politique responsable », fondée sur une aide budgétaire, « là aussi la France et l’Italie sont d’accord ensemble et on souhaite avoir un accord européen ».
Il a, par ailleurs, préconisé « de proposer d’embarquer des experts et du matériel sur les côtes tunisiennes pour aider au démantèlement des passeurs ». « C’est un partenariat respectueux, il se trouve que c’est ce qu’on fait nous avec les Britanniques, on accepte d’avoir des experts britanniques à Calais pour nous aider à démanteler ces réseaux de passeurs on a de très bons résultats ».
« On va proposer la même chose aux pays de transit de la rive sud de la Méditerranée, afin qu’on arrive à mieux protéger nos frontières », a-t-il dit.
Le locataire à l’Elysée a ajouté qu’il allait proposer à la présidente du Conseil italien, convaincre les autres Européens, et la commission de mettre plus de moyens dans ces pays de transit et de leur proposer des partenariats pour éviter les départs, a-t-il indiqué, martelant le besoin pour une politique européenne, en matière migratoire.
Conditionner l’aide publique au développement
Macron a appelé, en préambule, à traiter avec les pays d’origine et les pays de transit.
« La plupart des migrants qui sont arrivés à Lampedusa venaient d’Afrique subsaharienne, issus de pays pour lesquels nous envoyons beaucoup d’aide publique au développement, a-t-il déclaré, signalant que son pays a augmenté cette aide. « Nous sommes au rendez-vous de nos engagements, beaucoup de pays où nous avons des ambassades délivrent des visas ».
Macron a suggéré de conditionner, en tant qu’européens, l’aide à une politique responsable en matière migratoire. « On vous aide sur des projets pour donner des opportunités économiques à la population mais vous devez nous aider à démanteler chez vous les réseaux qui conduisent ces personnes à quitter leur pays et surtout coopérer au retour », a-t-il indiqué.
S’agissant de la loi sur la migration qui se prépare dans son pays, il a indiqué que « la France devra mettre son modèle au diapason du système européen, et accélérer les procédures ».
« Le cœur de ce texte est d’accélérer les procédures et de renvoyer dans leur pays les hommes et les femmes qui n’ont pas vocation à rester en France », a-t-il souligné.
S’agissant de la propension du prochain texte à régulariser les migrants irréguliers dans les métiers en tension, BTP, restauration…Macron prône « un compromis intelligent », en accordant la priorité « à nos compatriotes » de travailler dans ces secteurs, tout en tenant compte « des situations humaines ».
Il faudrait continuer à lutter contre les réseaux des migrants, mais il y a des hommes et des femmes qui sont là pour travailler et sont bien intégrés depuis des années, voire des décennies, il ne faut pas les laisser dans précarité, a-t-il noté en substance.
Gnetnews