L’essentiel n’est pas dans le maintien ou le retrait des ministres d’Ennahdha du gouvernement (Dilou)

14-07-2020

Le député et dirigeant d’Ennahdha, Samir Dilou, a annoncé ce mardi 14 juillet qu’Ennahdha allait tenir ce soir une réunion urgente de son conseil de la Choura, pour examiner la position à prendre à l’issue de la déclaration hier, du chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh.

Dans une déclaration à Jawhara, Dilou a souligné qu’Ennahdha pouvait demander à ses ministres de se retirer du gouvernement, estimant que « l’essentiel ne réside pas dans le maintien ou non des ministres d’Ennahdha, mais il s’agirait de voir dans quel contexte, et est-ce dans l’intérêt du pays que les alliés d’aujourd’hui au sein du gouvernement, deviennent des ennemis demain ». « Est-il possible d’avoir un gouvernement minoritaire, face aux défis que vit le pays », s’est-il interrogé.

« Le mouvement pourrait demander à ses ministres de démissionner du gouvernement d’Elyes Fakhfakh, s’il y perçoit un intérêt, mais si ce sujet venait à être posé lors de la réunion aujourd’hui, je pousserais personnellement dans le sens inverse », a-t-il affirmé, ajoutant que « la question du retrait des ministres d’Ennahdha du gouvernement a été posée lors de la dernière réunion, mais c’était une simple idée passagère, sur laquelle on ne s’est pas beaucoup arrêté ».

Selon ses dires, » la déclaration du président de la république la veille comporte deux aspects : Le premier est constitutionnel ; et signifie que la parole présidentielle est exacte, indiscutable et incontestable, dans la mesure où les concertations en vue de la formation d’un nouveau gouvernement ne commencent que lorsque l’actuel gouvernement arrive au terme de sa mission par la démission ou par le vote d’une motion de censure.

Le deuxième est politique, et pourrait être discuté, a fortiori qu’Ennahdha n’a pas annoncé sa volonté de former un nouveau gouvernement, mais s’est limité à y appeler ».

Il a dit comprendre que le chef du gouvernement était emporté dans son discours, étant donné qu’il « est visé par des soupçons de corruption objet d’enquête de quatre instances d’inspection, outre le fait que le plus grand parti de Tunisie demande le changement du gouvernement ».

Dans une déclaration à France 24, Jawhara Tiss, membre du bureau exécutif d’Ennahdha, a affirmé que « la crise politique dans le pays est le résultat de l’absence de solidarité gouvernementale et parlementaire, et des soupçons de conflit d’intérêts autour du chef du gouvernement ».

Elle a ajouté que son mouvement considérait qu’une sortie de crise n’était possible qu’à travers l’élargissement des concertations entre toutes les forces politiques, et les organisations nationales. « Nous sommes étonnés par la réaction du chef du gouvernement, étant donné qu’il n’est pas exclu de telles concertations », a-t-elle lancé.

Gnetnews