Reportage au marché central de Tunis, au 2ème jour du Ramadan

24-03-2023

Lutte contre la spéculation, renforcement des contrôles et limitation des prix sont les priorités du ministère du Commerce en ce mois sacré de Ramadan.

Qu’en est-il sur les étals, ces dispositions sont-elles respectées ? GnetNews s’est ainsi rendu à l’un des centres névralgiques de l’alimentaire à Tunis, le Marché Central. Reportage.

Il est à peine 10h du matin au Marché Central que c’est déjà la cohue. La halle des fruits et légumes ne désemplit pas et le choix important.

Pourtant, chez les commerçants, le moral est en berne. En cause, la cherté. L’un d’entre eux nous explique qu’il a vu une baisse sensible de la fréquentation du marché. « Les gens ont les poches vides. Avant ils achetaient les légumes par kilo, maintenant ils viennent au jour le jour », nous lance-t-il.

Un vendeur de fraises fait le même constat. Nous montrant le ticket de caisse du marché de gros, il nous explique qu’il est obligé de vendre à prix coûtant, soit 7DT le kilo, pour ne pas jeter la marchandise.

Légumes / Fruits : Contrôle et respect des prix

Du côté des prix et de leur contrôle, les directives du ministère du Commerce ont été respectées. Les affichettes sont apposées sur chaque produit et les tarifs concordants.

Ainsi, en moyenne, l’oignon est proposé à 1,3DT, les pommes de terres à 1,8DT, les tomates à 2DT, le piment à 3,7DT, les carottes à 1,3DT, le persil à 500 millimes et la coriandre à 800 millimes.

Pour ce qui est des fruits, les pommes sont bien à 4,5DT le kilo. Mais ce qui nous a surpris est l’inexistence totale de bananes. Après avoir alimenté les débats il y a une dizaine de jours, lorsque le gouvernement à fixé son prix à 5DT au lieu des 9DT, il est finalement impossible de trouver une trace de ce fruits sur les étals. « Au marché de gros, il y a des bananes que l’on peut vendre à 5DT, importées d’Egypte…mais de très mauvaise qualité. Les bonnes bananes viennent d’Amérique Latine et il est impossible de les revendre à 5DT puisqu’elles coutent beaucoup plus cher à l’importation. Cette pénurie de bananes était attendue », nous dit un primeur.

Viande / Poulet: L’agneau ne dépasse pas la barre psychologique des 40DT

Loin de la foule, nous nous dirigeons vers les allées dédiées à la viande rouge et blanche. Nous sommes frappés par le contraste du nombre de clients. Les commerçants attendent le client, qui souvent ne fait que du lèche-vitrine et passe sa route. Nous interrogeons un boucher. Il nous explique que l’achat de viande à beaucoup diminué cette année, indiquant que la plupart préfèrent prendre du poulet car c’est moins cher. Pour les prix, ce dernier propose l’agneau à 39DT et le viande bovine à 33DT.

Un peu plus loin nous trouvons un étal ou une petite foule est amassée devant. Il s’agit d’un revendeur de la société Ellouhoum qui propose des prix moindres. Voici la liste des tarifs:

Pour ce qui est de la volaille, là aussi les prix fixés par l’Etat sont respectés. Ainsi le kilo de poulet est proposé à 8,7DT et l’escalope de dinde à 16DT.

« Je ne peux pas acheter de viande rouge, alors je ne prend que du poulet », nous dit une maman de deux enfants venue acheter quelques grammes de blanc de poulet. «Je suis venue avec 50DT, je n’ai quasiment rien acheté, jusque quelques légumes, un peu de fruits, du fromage et 500 grammes de volaille…j’ai tout dépensé ».

Wissal Ayadi