Plus de 92.2 % de chefs d’entreprise insatisfaits du code des investissements (Enquête)
Quelque 92.2% de chefs d’entreprises sont insatisfaits de la nouvelle loi de l’investissement. Ils jugent qu’elle ne répond pas particulièrement aux attentes des investisseurs, selon la deuxième édition du baromètre annuel des PME.
Cette enquête réalisée par l’APPI auprès de 367 entreprises industrielles stratifiées sur la base des secteurs, tranches d’emplois et gouvernorats, a révélé que 78% de chefs d’entreprises ont maintenu leurs chiffres d’affaire à leurs niveaux, et 64 % de l’appareil de production n’a pas enregistré d’arrêts fréquents.
A la question clé, « de l’optimisme malgré les entraves », 55% des interviewés estiment maintenir le cap, sinon améliorer leurs perspectives en expliquant que, l’issue est dans la conquête des marchés extérieurs.
Quant aux perspectives du climat des affaires en 2019, 45% des PME sont en régression, 16% seulement sont en amélioration et 39% n’ont prouvé aucun changement.
En commentant l’état de l’investissement en Tunisie, le membre du bureau exécutif de l’UTICA, Khaled Sellami, a confirmé « que seul l’investissement pourra créer une croissance économique, et par conséquent baisser le taux de chômage ».
« L’UTICA attend toujours des décisions audacieuses au niveau de la législation, qui encourageront d’une manière efficiente l’investissement », souligne-t-il.
Facteurs liés à l’environnement de l’entreprise
L’enquête a démontré aussi que, « les facteurs jugés attractifs par les promoteurs sont la qualification de la main d’œuvre (30%), la proximité des zones logistiques (25%) et à un degré moindre les avantages du développement régional (17%), et le cadre de vie et la proximité des facteurs de production (28%) ».
Quant aux facteurs les plus entravant du climat des affaires sont, la corruption que 84% des enquêtés jugent toujours en hausse. Ainsi que, plus que 77% jugent que l’augmentation du taux d’inflation et du TMM ont un effet préjudiciable sur l’investissement.
En guise d’appréciation de la fonction commerciale, l’enquête a montré que 53% des entreprises ont déclaré avoir eu de nouveaux clients.
En même temps 35% affirment avoir perdu des clients importants. En affinant l’analyse au niveau des secteurs des industries agricoles et agroalimentaires (IAA), les industries chimique (IC) et les industries mécaniques et électroniques (IME) s’avèrent être plus agressifs en termes de sauvegarde et de renouvellement des clients.
« En ce qui concerne les parts de marchés relevées par l’enquête, 33% des entreprises sont majoritairement tributaires de la clientèle E.U, 32% du marché local, 12% des marchés arabes et africains et 6% des marchés asiatiques et américains ».
Les PME industrielles en Tunisie ont enregistré une réelle évolution, a affirmé le directeur général de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), Omar Bouzaouada, lors d’une présentation du « baromètre annuel des PME industrielles en Tunisie », tenue à l’UTICA, aujourd’hui, mercredi 17 juillet.
Bouzaouada a indiqué que les services de l’APII se sont améliorés, en rappelant que cela se confirme avec le gain de huit places dans le dernier classement « Doing Business 2019 », organisé par la banque mondiale, sur 190 pays.
Selon lui, « ce progrès est le fruit d’une collaboration de toutes les institutions publiques et privées, travaillant dans le secteur de entrepreneuriat et de l’investissement ».
Emna Bhira