Tunisie : La saison touristique 2023 s’annonce sous de bons auspices !

11-05-2023

C’est le branle-bas de combat pour les professionnels du tourisme. Les préparatifs battent leur plein afin d’assurer une saison qui s’annonce sous les meilleurs auspices. Les tendances de réservations sont excellentes pour l’été prochain en Tunisie. La proximité, le prix, l’accueil figurent parmi les premiers atouts de la destination.

L’été 2023 s’annonce déjà complet dans certains hôtels et on vise le million de touristes contre 800.000 en 2022.

Les marchés européens présents en force

Tous les professionnels du tourisme en Tunisie s’attendent à une saison exceptionnelle. C’est du moins ce que nous confirme Abdessattar Badri, Directeur Général de TTS (Tunisian Travel Services), qui est  la plus grande agence de voyage du pays. Elle détient la majorité des marchés avec les plus célèbres Tour Operator du monde mais également la compagnie aérienne Nouvel Air.

« Nous avons une très bonne reprise du côté des marchés français, allemand, anglais et belge. Nous n’avons pas encore atteint les niveaux d’avant les attentats et le COVID, mais pas loin », nous dit-il.

Il explique par ailleurs que EasyJet prévoit 16 vols par semaine, contre 6 l’an dernier, ce qui montre l’attrait de la destination Tunisie au niveau du marché anglais notamment.

Il y a également un boom au niveau des marchés de l’Europe de l’est: Pologne, République Tchèque, Roumanie. « Par contre nous sommes privés des marchés russes et ukrainiens en raison de l’absence de liaison aérienne directe », ajoute Badri.

Abdessattar Badri / Directeur général TTS

De son côté, Ahmed Bettaïeb, Président de la Fédération tunisienne des agences de voyage (FTAV), se réjouit également de la hausse du nombre de vols depuis Paris, qui sera de 21 vols par semaine.

La destination Tunisie, revient en force grâce à la proximité, l’accueil mais aussi les prix qui restent largement accessibles aux touristes qui veulent profiter du soleil et des plages de sable blanc.

« Nous avons plusieurs hôtels qui nous envoient des « stop-sale » car ils sont déjà complets, et ce depuis déjà un mois et demi. Cela concerne uniquement les bons hôtels (5*) de toutes les grandes stations balnéaires du pays: Hammamet, Sousse, Djerba…», nous confie Abdesstattar Badri.

Ainsi l’absence des marchés russes et ukrainiens et finalement un mal pour un bien car, rappelons-le le parc hôtelier Tunisien n’est pas totalement prêt à 100% depuis ces deux années de crise sanitaire qui ont lourdement frappé le secteur.

« Ils n’ont pas trouvé les ressources nécessaires pour la remise à niveau des établissements, malgré la saison passée qui a été relativement bonne », souligne le DG de TTS.

La hausse de la demande de la destination Tunisie vient entre autre de la baisse de la demande pour la Turquie en raison des tremblements de terre récents. 

Être prêts pour préserver cette tendance

Si le vent semble tourner en faveur de la Tunisie, encore faut-il être prêt et à la hauteur des exigences.

Ahmed Bettaïeb explique à cet égard qu’il faut se préparer à l’effet reprise pour éviter le retour de boomerang. « Nous avons plusieurs défis à relever, notamment en ce qui concerne l’eau et les coupures qui ont été annoncé par les autorités, mais aussi prévoir les pénuries de produits alimentaires pour ne pas se retrouver dans la situation de l’année dernière ».

D’après nos interlocuteurs, sur cette question de l’eau certains tour opérateurs n’ont pas hésité à demander aux intermédiaires sur place s’il y avait un risque de pénurie d’eau notamment pour le nettoyage et le bon fonctionnement des piscines. « Certains pays font de la mauvaise publicité pour la Tunisie, c’est le cas de l’Italie notamment, qui n’hésite pas à dire que la Tunisie risque de manquer d’eau dans les hôtels », déplore Ahmed Bettaïeb.

Ce dernier évoque également les problèmes au niveau du personnel car de nombreux hôteliers ont du mal à recruter. « Il y a eu une désertion des personnels en raison des crises passées. Nous avons de plus en plus de mal à en trouver car nombre d’entre eux ont préféré se reconvertir dans un autre secteur. Nous comptons également sur les travailleurs subsahariens qui sont très importants dans ce domaine ». A cet égard, Ahmed Bttaïeb nous explique qu’une demande a été faite au ministère de l’emploi et de la formation professionnelle afin de mettre en place des formations accélérées pour les métiers du secteur de l’hôtellerie.

Ahmed Bettaïeb / Président de la FTAV

Une situation que l’on peut constater également chez les guides touristiques, qui sont de moins en moins nombreux en Tunisie. « A cause de la crise dans le secteur ils sont nombreux à être partis travailler à l’étranger », explique le président de la FTAV.

Un phénomène qui risque de poser certaines difficultés pour les opérateurs qui travaillent sur le tourisme de croisière. Pour rappel, la Tunisie compte beaucoup sur le retour des croisiéristes. En effet, la Tunisie prévoit l’arrivée de 44 croisières d’ici octobre prochain, ce qui favorisera la relance du tourisme et les activités qui lui sont liées, d’autant que cette catégorie de touristes est dotée d’une importante capacité de dépenses profitant, en outre, de la dépréciation du dinar.

Autre sujet important, la sécurité. Après deux années de vaches maigres, les dispositifs ont été maintenus à leur minimum. Ainsi, pour éviter tout problème, Abdessattar Badri nous indique qu’un travail est en train d’être mené entre l’ambassade Britannique et le ministère du Tourisme afin d’assurer la sécurité des touristes. « Il s’agit de faire des séances de recyclage et de formation pour les agents de sécurité », nous confie-t-il.

Enfin, le Directeur général de TTS, espère des améliorations au niveau de l’aéroport Tunis-Carthage. « Pour sortir de l’aéroport il faut compter 2h. Il faut absolument améliorer la fluidité au niveau des contrôles de police et de la distribution des bagages », conclue-t-il.

Wissal Ayadi