Tunisie/ Travail forcé : 90 % des victimes sont des étrangers (Laâbidi)

23-01-2020

La présidente de l’instance nationale de lutte contre la traite des personnes, Raoudha Laabidi, a déclaré ce jeudi que l’instance avait enregistré quelque 1313 cas de traite des personnes pendant 2019, enregistrant une hausse par rapport 2018, où elle dénombré quelque 780 cas.

En marge de la présentation du rapport annuel 2019 de l’Instance Nationale de Lutte Contre la Traite des Personnes en Tunisie, à l’occasion de la célébration de la journée nationale d’abolition de l’esclavagisme à Tunis, Laâbidi a indiqué, dans une déclaration à la TAP, que les statistiques enregistrées s’étaient distinguées par trois spécificités liées aux victimes, dans la mesure où la moitié sont des femmes, des enfants, et des étrangers, signalant que la plupart des victimes étrangères, sont exploitées dans le travail forcé.

La présidente de l’instance a souligné que plus de 83 % des affaires de traite des personnes, ont concerné le travail forcé dont la quasi-majorité des victimes (90 %) sont des étrangers.

Elle a ajouté que l’instance distinguait le travail forcé étant beaucoup plus grave que l’exploitation économique dans son acception la plus large, où les personnes sont forcées de travailler par l’usage de la violence et les menaces.

La présidente de l’instance contre la traite a aussi considéré que le fait de contracter un crédit et de le rembourser sur une longue période, comme étant une forme d’esclavagisme, qui sévit dans les régions marginalisées et en milieu rural. Idem pour l’exploitation des enfants dans le crime organisé, considérée comme une forme de traite de personne, ou la tentative de vendre un nouveau-né en dehors du cadre du mariage.

Une marche a été organisée ce jeudi de la Municipalité de la Kasbah vers la “Place du 23 Janvier 1846” à « Souk El Berka » dans la Médina de Tunis, place jadis utilisée comme lieu de vente des esclaves, à la mémoire des victimes de l’esclavage vendues à Souk El Berka.

L’esclavage a été aboli en Tunisie par Ahmed Bey, en vertu du décret Beylical du 23 janvier 1846.

Gnetnews