Tunisie : Ben Jaâfar annonce son soutien à Saïed et l’appelle à présenter une feuille de route claire

Le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaâfar, appelle, ce mercredi 28 juillet, le président de la république « à présenter une feuille de route claire, et à s’en servir comme une plateforme pour le lancement d’un dialogue, « loin de la logique d’exclusion, et de vengeance ». Lequel dialogue « ne devra pas blanchir les corrompus, et être indulgent avec les criminels, et où tout le monde mettra l’intérêt de la Tunisie, au-dessus de toute considération ».
Revenant, dans une tribune parue sur sa page officielle Facebook, sur les annonces faites dimanche 25 juillet par le président de la république sur fond du péril imminent, le fondateur et leader historique d’Ettakatol affirme « ne pas donner un chèque en blanc au chef de l’Etat, a fortiori que nous avons dans notre histoire des leçons et des expériences de coup d’Etat contre la volonté du peuple. » « La dernière en date s’est terminée par une révolution qui nous a débarrassés des griffes de la dictature, et a renvoyé le tyran…cela devra servir de leçon pour celui qui a des visées hégémoniques et qui cherche à monopoliser le pouvoir », souligne-t-il en substance.
Ben Jaâfar dit comprendre toutes les craintes exprimées au sujet des droits et libertés par la plupart des composantes de la société civile… »je ne doute pas que le président Kaïs Saïed va nous présenter les garanties suffisantes dans ce domaine ». (…).
« Quoiqu’il en soit, il ne faut pas avoir peur pour la Tunisie, le peuple tunisien notamment les jeunes qui ont goûté à la liberté ne permettront pas, sous quelque forme que ce soit, une régression en la matière, quels que soient les sacrifices consentis ».
Dans l’attente de l’annonce des prochaines mesures, Ben Jaâfar s’adresse au président de la république en ces termes :
« Nous vous soutenons, comme nous vous avons soutenu auparavant, lorsque nous avons appelé à voter pour vous au 2ème tour de la présidentielle. J’avais écrit à l’époque que : dans votre élection, il y a une occasion historique pour remettre le train de la révolution et de la transition démocratique sur la bonne voie, après qu’il ait été détourné depuis les élections de 2014, à travers un consensus frelaté entre les deux premiers partis (Ndlr : Ennahdha et Nidaa) aux élections législatives. Ce consensus a donné lieu à un bilan catastrophique : zéro en matière d’installation des institutions constitutionnelles, un autre zéro en matière de réformes économiques et sociales, et un 3ème zéro dans lutte contre la corruption et la rupture avec les politiques d’impunité » (…).
Et de poursuivre : « Nous allons continuer à appuyer votre décision courageuse, bien qu’elle soit émaillée de dangers, et nous serons totalement vigilants jusqu’à la concrétisation des objectifs de la révolution dans le cadre de la légalité constitutionnelle ».
L’homme politique et opposant à l’ancien régime exhorte, en définitive, le président de la république « à prendre les choses à bras le corps, à décréter des mesures et aller de l’avant afin que l’on puisse revenir, dans les délais les plus proches, au fonctionnement normal des institutions de l’Etat ».
Le chef de l’Etat aura envoyé ainsi des messages rassurants à l’opinion publique nationale et internationale, conclut-il.
Gnetnews