Tunisie : Des directeurs d’écoles seront démis de leurs fonctions, et des salaires suspendus pour non remise des notes et des carnets aux élèves (ministre)

06-07-2023

Le ministre de l’Education, Mohamed Ali Boughdiri, a déploré qu’une partie des instituteurs n’ait pas remis les notes à l’administration afin que les élèves aient leurs moyennes et leur carnet, annonçant la fermeté et des sanctions contre les récalcitrants qui ont transgressé la loi et le principe du travail réalisé, et faisant constater que la plateforme demeurera ouverte les prochains jours, pour la remise des notes ».

Intervenu hier soir, au JT de 20 heures d’el-Wataniya, le ministre a indiqué que « plus de 70 % d’instituteurs ont répondu à l’appel du devoir éducatif ».

« 72 % des instituteurs et institutrices ont remis ces notes. Reste un taux de 28 %, considéré comme étant élevé », a-t-il souligné, enjoignant à ces instituteurs « à se rétracter », et qualifiant de « douloureux », le fait de voir les benjamins de l’enseignement, plus d’un million 300 mille élèves, partent en vacances sans leur moyenne.

Comment un instituteur acceptera-t-il de priver un enfant de ses notes ? Quel message transmettra-t-on à ces petits élèves qui attendent leur moyenne pour semer la joie parmi leurs familles ? s’est-il interrogé, signalant que son ministère œuvrera, autant que faire se peut, à réduire le nombre de ces récalcitrants, et à en finir totalement avec ce boycott.

« Le ministère qui appartient à un Etat fort et juste, ne restera pas les bras croisés devant ces tentatives de perturber et de faire échouer l’année scolaire », a martelé le ministre de l’Education, expliquant que « l’année scolaire se termine et les vacances commencent sur la base du travail réalisé, et une fois toutes étapes auront été finalisées, dont la remise des notes aux élèves ».

Mohamed Ali Boughdiria a affirmé que « tous ceux qui auront commis des fautes et outrepassé leur prérogatives, assumeront leurs responsabilités », signalant que son ministère a commencé dès hier à prendre des sanctions contre « des dizaines de directeurs d’écoles primaires qui se sont obstinés et n’ont pas validé les résultats remis par les instituteurs ».

« Nous avons commencé à prendre les dispositions réglementaires, tout directeur qui tarde à valider les notes des élèves sera démis de ses fonctions. Ces directeurs seront convoqués aux conseils de discipline afin que chacun assume sa responsabilité », a-t-il souligné.

Il a ajouté que son ministère fera de son mieux pour que les élèves aient leur carnet de note, et sachent s’ils sont admis ou non, percevant dans cette attitude « une désinvolture et une légèreté envers l’Etat, face auxquelles, nous ne garderons pas le silence ».

« Conformément au code du travail tout manquement dans l’accomplissement du devoir, est considéré comme étant un abandon de poste, et requiert la rupture de la relation professionnelle », a-t-il menacé.

Le ministre a, par ailleurs, expliqué que « l’évaluation fait partie de l’opération éducative et du travail réalise, et celui qui aura manqué à son devoir ne pourra percevoir un salaire ».

Boughdiri a, d’autre part exclu tout recours au passage automatique. « Le ministère saura en collaboration avec les directions régionales de l’enseignement accéder aux notes, et les remettre aux élèves, et le passage se fera selon mode légal, il n’y aura pas de passage automatique, et l’hypothèse d’une année blanche n’est absolument pas posée ».

Le ministre à fait un plaidoyer en faveur de l’école publique qui a réalisé de bons résultats, malgré toutes les défaillances, regrettant que « les enfants du public n’aient pas leurs notes, alors que ceux des écoles privées aient leurs notes et  moyennes ».

Il a ajouté que son ministère « croie au dialogue avec la partie syndicale, respecte la famille éducative, et œuvre à améliorer la situation matérielle et professionnelle des enseignants, déplorant le blocage dont use le syndicat ».

Ce faisant, le ministre a indiqué que « la Tunisie s’apprête à la réforme éducative ; le président de la république va annoncer le conseil supérieur de l’éducation et de l’enseignement qu’il va présider lui-même, une fois la consultation nationale à ce sujet aura été menée ».

Ce conseil regroupera des experts qui veilleront sur la réforme d’un système éducatif usé, a-t-il déclaré.

Gnetnews