Tunisie : Des personnalités du mouvement « citoyens contre le coup d’Etat » entament une grève de la faim

23-12-2021
Certaines personnalités du mouvement citoyens contre le coup d'Etat

Des personnalités du mouvement « citoyens contre le coup d’Etat » annoncent ce soir, jeudi 23 décembre, dans un communiqué, leur intention d’entamer une grève de la faim en protestation contre ce qu’ils qualifient de « régime autoritaire », réclamant « la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, et l’arrêt des restrictions, d’interdictions et d’agressions violentes contre les mouvements des partis et des citoyens… ».

Ci-après l’intégralité de ce communiqué :

« Le discours de Kais Saied le 13 septembre a révélé sans aucun doute que le coup d’État continue sur la voie de l’élimination de ce qui reste du processus démocratique, et avec l’abolition complète de la constitution de 2014.

Il est devenu clair sans aucun doute que Kais Saied est déterminé à instaurer son régime autoritaire sous couvert de devises populistes.

Dans le même contexte, l’assaut brutal contre le sit-in des citoyens, hommes et femmes qui protestaient contre le coup d’État le 18 décembre a été un tournant dangereux, dans lequel l’établissement de sécurité a clairement été entraîné dans le chemin du coup d’État, l’enlevant sans masque et ceinture ses affirmations qu’il ne visait pas les droits et les libertés et qu’il n’a pas aboli le chapitre les concernant dans la constitution de 2014.

Il est maintenant devenu évident que nous sommes confrontés à un coup d’État qui utilise les outils de violence de l’État dans sa lutte contre l’opposition, maintenant que son isolement interne et externe s’est accentué.

Face à cette évolution dangereuse, les forces démocratiques qui s’opposent au coup d’État n’ont plus d’autre choix que d’entrer dans la phase de défense de la liberté par leur propre corps, pour alerter le mouvement national et international des droits de l’homme, les autorités de facto se dirigent maintenant vers un oppression flagrante et abolition complète des libertés.

C’est pourquoi nous annonçons le début d’une grève de la faim de protestation, comme une forme avancée de lutte démocratique face à un régime autoritaire qui utilise la machine d’oppression et les institutions de l’État pour faire taire toutes les voix des oppositions et entraver les tentatives de trouver un solution démocratique pour l’impasse dans laquelle nous a conduit le système 117 (décret présidentiel).

Les grévistes exigent ce qui suit :

*Premièrement : la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, notamment les deux députés Seif Eddine Makhlouf et Nidhal Saoudi, et la fin des procès militaires et des abus de l’institution militaire et les tentatives de l’impliquer dans le coup d’État ;

*Deuxièmement : la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées lors des récentes manifestations pacifiques et l’abandon de toutes les charges retenues contre elles ;

*Troisièmement : s’abstenir de menacer le pouvoir judiciaire, de l’intimider et d’essayer de l’utiliser pour l’élimination des opposants politiques, tels que le pseudo-procès et la sentence injuste contre l’ancien président et militant Mohamed Moncef Marzouki ;

*Quatrièmement : mettre fin à toutes les pratiques de restrictions, d’interdictions et d’agressions violentes contre les mouvements des partis et des citoyens, et garantir le droit de chacun de manifester et d’exprimer par tous les moyens qu’il choisit et qui sont accordés par la constitution  de 2014 ;

*Cinquièmement : s’abstenir d’instrumentaliser l’institution de sécurité et de l’impliquer dans les conflits politiques, notamment par une ingérence flagrante dans les nominations faites sur la base d’allégeance politique ;

*Sixièmement : mettre fin aux restrictions à la liberté de la presse et perturber le droit d’accès à l’information, tromper l’opinion publique et entraver le travail et le rôle des organes nationaux des droits de l’homme ;

*Septièmement : abroger les mesures fiscales  injustes incluses dans le projet de budget du gouvernement du coup d’État qui imposent des charges supplémentaires aux citoyens et dénoncent la fausse nature des promesses populistes de Saied.

Alors que nous annonçons cette grève de protestation, nous appelons également toutes les forces politiques et civiles, y compris les partis, les organisations, les organisations de défense des droits de l’homme, les syndicats, les personnalités nationales, les universitaires et les journalistes, à soutenir cette grève  pour défendre la liberté, la démocratie et l’humain universel droits ».

D’après Communiqué