Tunisie : Le chef du gouvernement critique la décennie écoulée, se réfère à la situation de 1985 et relativise les discours alarmistes
Le chef du gouvernement, Ahmed Hachani, a affirmé, ce vendredi 17 novembre, qu’il travaille « en harmonie avec le président de la république, en préservation de l’unité de l’Etat ».
Nommé le 01er août dernier à la Kasbah, en succession à Najla Bouden, cet ancien cadre de la banque centrale de Tunisie, en est à sa première véritable apparition publique, en présentant devant l’Assemblée la déclaration du gouvernement, à l’occasion du démarrage des débats budgétaires, le rituel de la fin de l’année.
Il a affirmé d’emblée que « le gouvernement s’engage à mettre en œuvre les politiques générales de l’Etat, conformément aux orientations et aux choix tracés par le président de la république, et selon les dispositions de la constitution du 25 juillet 2022 ».
« L’action et la réalisation, avant la parole »
Lors de cette plénière solennelle tenue en présence de son cabinet au complet, Ahmed Hachani a affirmé que son gouvernement et lui-même travaillent beaucoup, répondant aux critiques de certains qui lui reprochent son silence.
« Moi-même et le gouvernement, nous travaillons beaucoup, ce qui m’importe avec le président de la république, ce sont l’action et la réalisation, la parole vient après », a-t-il souligné dans des propos liminaires à sa déclaration, proprement dite, où il a dit s’adresser à l’Assemblée « avec le cœur ».
« La Tunisie a besoin aujourd’hui, de travail et de réalisation, nous avons perdu beaucoup de temps », a-t-il souligné, critiquant la décennie écoulée ayant causé des dommages à notre pays.
« Ces gens-là ont essayé de porter préjudice à la Tunisie », a-t-il lancé, sans les nommer, insistant sur le travail, comme valeur nodale pour sortir de l’ornière.
Sur son bilan des 100 jours, devenu, selon ses dires, presque une exigence constitutionnelle, il a indiqué que son gouvernement a beaucoup fait, et a sorti de nombreux textes.
Dans cette première prise de contact avec le parlement, et trois mois et demi ou presque depuis qu’il est aux commandes à la Kasbah, Hachani a jugé bon de se présenter. Il a dit être un juriste ayant passé le plus clair de sa carrière à la banque centrale de Tunisie, et était à la tête de la direction générale des affaires juridiques au sein de l’Institut d’émission. « De part mes fonctions, j’ai pris connaissance de tous les dossiers liés aux rouages de l’Etat, et inhérents à l’économie, aux finances, aux affaires sociales, au droit de la fonction publique, etc. », a-t-il indiqué.
Le chef du gouvernement s’est dit « optimiste » et « déterminé » pour réussir dans sa mission, signalant que « toutes les fonctions sont en train de travailler ensemble pour la Tunisie, le plus beau pays ».
En 1985, nous étions à -5 jours d’importations des réserves en devise
Tentant de relativiser les discours alarmistes qui parlent « d’un pays en crise », « d’un Etat au bord de la faillite », Ahmed Hachani a préféré parler « d’une conjoncture particulière ».
« La Tunisie est passée, parfois, par des circonstances difficiles », a-t-il rappelé, se référant à la situation en 1985, où « les réserves en devise en étaient à -5 jours d’importation ».
« La moyenne raisonnable l’Etat est de 90 jours d’importation, et aujourd’hui, nous en sommes à 110 jours », a-t-il indiqué.
 Il s’est dit convaincu qu’avec « la conjugaison des efforts de toutes les forces vives, nous allons pouvoir surmonter cette étape difficile ».
Le chef du gouvernement a reconnu qu’il peut y avoir des divergences. « Je ne suis pas pour l’homme unidimensionnel de Marcuse, il peut y avoir des divergences, mais ce qui importe est la position devant nous fédérer : notre appartenance à la Tunisie et l’amour que nous lui vouons ».
Ahmed Hachani a salué, au passage, sa prédécesseure, Najla Bouden, pour les efforts qu’elle a déployés pendant son passage à la Kasbah.
Gnetnews