Tunisie : Saïed considère le rapport de la Commission de Venise comme une ingérence et son représentant, persona non grata
Le président de république, Kaïs Saïed, a considéré le rapport de la commission de Venise, sur le cadre constitutionnel et législatif régissant le référendum et les élections législatives en Tunisie, comme « une ingérence manifeste dans les affaires intérieures, et s’apparente à une atteinte à la souveraineté nationale ».
Lors d’une rencontre, hier soir, avec le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens de l’étranger, Othman Jarandi, le chef de l’Etat a appelé celui qui représente la commission de Venise en Tunisie à quitter le pays immédiatement, menaçant du retrait de la Tunisie de cette organisation. « Il n’y a pas lieu qu’il y ait des contrôleurs de la commission de Venise en Tunisie, avec l’éventualité qu’il y ait seulement des observateurs », a-t-il dit.
Il a déclaré ces personnes, comme persona non grata à l’avenir, signalant : « ils ne viendront pas à notre pays, nous n’accepterons pas aucune ingérence dans nos affaires, ni une atteinte à la souveraineté tunisienne ».
« La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain, nous n’avons pas besoin de leur aide, ni de leur accompagnement, la constitution sera réalisée par les Tunisiens, et non à Venise », a-t-il affirmé.
Et d’ajouter : « ils pensent que nous ne sommes pas capables de gérer nos affaires, nous sommes un pays qui n’accepte pas l’ingérence de ceux qui se présentent comme des professeurs et des instructeurs, comme on ne s’immisce pas dans leurs affaires ».
« Ils veulent imposer le rendez-vous du référendum, ils évoquent la nécessité du retour de l’instance supérieure indépendante pour les élections, ils expriment leurs préoccupations envers ce qui se passe en Tunisie, et réclament le retour du Parlement où le sang a coulé, et qui n’a fait qu’adopter certaines lois et conventions relatives à des crédits, » a-t-il fustigé.
La Commission européenne pour la démocratie par le droit, appelée commission de Venise, avait appelé vendredi dernier, à l’annulation du décret présidentiel n’o 22 du 21 avril, amendant et complétant la loi organique régissant l’ISIE, étant donné qu’il n’est pas en cohérence avec la constitution tunisienne, ni avec le décret présidentiel n’o 117 du 22 septembre 2021.
La commission de Venise est un organe consultatif du Conseil de l’Europe composé d’experts indépendants en droit constitutionnel ; elle a émis son opinion sur le cadre constitutionnel et législatif spécifique au référendum, et aux prochaines législatives, à la demande du département européen pour les affaires extérieures, par l’entremise de la mission européenne en Tunisie, ayant demandé une position d’urgence auprès de ladite commission, à cet effet.
Gnetnews