Tunisie : Kaïs Saïed envoie des messages rassurants et se défend de toute dérive dictatoriale
Le président de la république, Kaïs Saïed, s’est défendu hier d’avoir mené un coup d’Etat. « Comment parle-t-on de putsch sur la base de la constitution, c’est une application du texte constitutionnel », a-t-il affirmé, selon une vidéo mise en ligne.
Lors d’une rencontre, lundi 26 juillet 2021, avec le Secrétaire Général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, le président de l’UTICA, Samir Majoul, le président du conseil de l’ordre des avocats, Ibrahim Bouderbela, le président de l’UTAP, Abdelmajid Zar, la présidente de l’UNFT, Radhia Jerbi et la présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), Neila Zoghlami, Saïed a ajouté que « l’article 80 avait donné au président de la république la latitude de prendre des dispositions qu’il juge nécessaires, dans le cas d’un péril imminent ». « Le péril n’est pas non seulement imminent, il est là  », et la situation était devenue inacceptable à plus d’un égard, a-t-il dit en substance.
Monopolisation du pouvoir
Le président a, par ailleurs, présenté des messages rassurants, excluant tout dérive dictatoriale, et affirmant le respect des droits, et des libertés publiques et privées, ainsi que les délais d’application des mesures exceptionnelles, et l’annonce de la nouvelle composition gouvernementale, dans quelques jours, a déclaré à la TAP la présidente de l’UNFT, Radhia Jerbi.
Elle a ajouté que le bâtonnier de l’Ordre des avocats, les présidents de l’UGTT, de l’UTICA, de l’UTAP, de l’UNFT et de l’ATFD ont exprimé au chef de l’Etat, leur position de principe, quant à la nécessité de respecter les droits et les libertés, les dispositions d’application des mesures exceptionnelles, la constitution et de parvenir à des solutions de sortie de crise.
Cette réunion était une occasion au cours de laquelle ces organisations ont exprimé leurs craintes envers la monopolisation du pouvoir, le non-respect des dispositions de la constitution…, a-t-elle déclaré, affirmant que Kaïs Saïed les a rassurés que ces mesures étaients provisoires et dictées par la situation grave que traverse le pays, sur les plans politique, économique, sanitaire et social.
Le chef de l’Etat nous a confié qu’il ne pouvait plus rester les bras croisés devant la détérioration de la situation politique au parlement, l’exacerbation de la tension sociale, et la dégradation de la situation sanitaire, économique et sociale, et qu’il n’a aucune envie de prolonger les délais de ces mesures exceptionnelles annoncées dimanche.
Selon ses dires, Kaïs Saïed a rassuré les représentants des organisations nationales, qu’il n’y a pas lieu d’un retour à la répression, à la dictature et à la concentration des pouvoirs, se défendant d’avoir planifié un coup d’Etat.
Le président a expliqué aux organisations les raisons l’ayant incité à prendre ces mesures exceptionnelles, en vertu de l’article 80 de la constitution régissant le péril imminent.
Les mesures exceptionnelles annoncées dimanche soir par le chef de l’Etat, où il a décidé de suspendre les travaux de l’Assemblée, de lever l’immunité sur les députés, de destituer le chef du gouvernement, Hichem Méchichi…ont suscité des opinions contrastées, entre ceux qui y étaient favorables et d’autres qui les ont désapprouvées. Une unanimité s’est néanmoins dégagée, quant à la nécessité qu’une feuille de route soit adoptée et un calendrier soit arrêté, pour sortir, au plus vite, de cette situation provisoire et accélérer un retour à la normale.
Gnetnews