Tunisie : Kaïs Saïed s’appuie sur l’article 80 de la constitution, et met en garde contre le recours aux armes
Le président de la république, Kaïs Saïed, a affirmé ce dimanche 25 juillet 2021, avoir pris de dispositions en vertu de l’article 80 de la constitution (celui régissant le péril imminent), après avoir consulté le chef du gouvernement et le président de l’Assemblée des représentants du peuple.
Dans une allocution prononcée ce soir à l’issue d’une réunion des cadres sécuritaires et militaires au palais de Carthage, le chef de l’Etat a fait, en ce 64ème anniversaire de la république, quatre annonces qui seront appliquées immédiatement.
1* Gel de tous les travaux de l’Assemblée, « la constitution ne permet pas sa dissolution mais n’empêche pas le gel de tous ses travaux » , a-t-il dit.
2 Levée de l’immunité de tous les membres de l’Assemblée, et engager des poursuites contre les députés ayant des affaires de corruption. Kaïs Saïed a annoncé qu’il allait présider lui-même le parquet, afin qu’il agisse dans le cadre de la loi et ne garde pas le silence sur des crimes commis contre la Tunisie ;
3 Le président de la république assure le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement, dont il nommera lui-même le chef. Il a, par ailleurs, annoncé la déposition du chef du gouvernement, en désignant une autre personnalité pour occuper le fauteuil de la Kasbah, pendant l’application de ces dispositions. Le chef du gouvernement dirige le gouvernement et est responsable devant le chef de l’Etat, a-t-il déclaré.
Il a encore indiqué qu’il présidera lui-même le conseil des ministres, le chef du gouvernement en assurera la présidence, si le chef de l’Etat l’appelle à le faire.
D’autres décisions vont paraître sous forme de décrets lois, comme le prévoit la constitution, jusqu’à ce que la paix civile soit réinstaurée et que l’Etat soit sauvé ; a-t-il fait valoir.
Saïed s’est défendu de toute sortie de la légalité, signalant qu’il agit dans le cadre de la loi… »Ce n’est pas une suspension de la constitution », a-t-il précisé.
« On ne veut pas que la sang coule », a-t-il asséné, mettant en garde tous ceux qui tentent d’avoir recours aux armes. « On ne garde pas le silence sur quiconque s’en prendra à l’Etat ou à ses symboles, celui qui tire une seule balle, nos forces sécuritaires et armées l’affronteront par une salve de balles »
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Il a averti « ceux qui cette nuit, distribueront de l’argent pour des actes de pillage, la loi est au-dessus de tous et sera appliquée à tous ».
Saïed a dit ne pas avoir souhaité prendre ces décisions, accusant des parties qu’il n’a pas nommées « d’hypocrisie, de trahison et d’extorsion des droits du peuple tunisien ».
« Le peuple poursuit sa révolution dans le cadre de la légalité et on œuvre à appliquer la loi à tous sur un pied d’égalité », a-t-il relevé, signalant que d’autres mesures seront prises de suite, selon l’évolution de la situation.
Gnetnews