Tunisie : La démocratie est « un choix irréversible », mais « on ne la veut pas vulnérable et factice »

08-11-2022

La cheffe du gouvernement, Najla Bouden, a affirmé ce mardi 08 novembre, que « la démocratie est un choix irréversible, on ne la veut pas, néanmoins une démocratie vulnérable ou factice, mais une démocratie durable fondée sur une justice équitable ».

Lors d’un discours adressé au conseil des droits de l’homme, Bouden a indiqué, dans un vidéo mise en ligne sur la page officielle de la présidence du gouvernement, que « le droit à la manifestation et au rassemblement pacifique en Tunisie est garanti pour tous ».

Aucune manifestation dans quelque domaine que ce soit n’a été interdite, a-t-elle insisté, signalant que les dépassements enregistrés en la matière sont individuels, et font l’objet d’enquêtes.

« La liberté d’expression et le droit à manifester sont la pierre angulaire du dispositif des droits de l’homme en Tunisie et sont irrévocables », a-t-elle souligné. « Pour preuve, la multiplicité des tribunes médiatiques ouvertes aux opposants au processus du 25 juillet 2021, la liberté d’expression sur Internet dans le cadre du respect d’autrui sans attenter à la dignité des personnes, et sans calomnie, diffamation et incitation à la haine et propagation d’informations erronées, choses qui s’opposent aux fondements de la démocratie ».

Idem pour les allégations de torture. « La torture n’est pas une politique de l’Etat, mais il existe des cas isolés, ayant fait l’objet d’enquêtes ».

Najla Bouden a, par ailleurs, indiqué que la Tunisie avait ouvert ses portes à la sous-commission de la prévention de la torture, en Mars dernier, qui avait accès à tous les endroits où elle a voulu se rendre sans restrictions.

Recours à l’article 80 de la constitution

La cheffe du gouvernement a, par ailleurs, défendu le bien-fondé des mesures du 25 juillet 2021.

« Le processus démocratique a connu un achoppement du fait de l’accentuation des tiraillements politiques ayant affaibli les institutions de l’Etat, notamment, face à la crise sanitaire, sociale et économique, ayant privé le citoyen tunisien de son droit, en prime son droit à la santé ».

« Le parlement s’est transformé en arène de violence matérielle et psychologie, et n’a rien donné au Tunisien, sauf le sentiment d’impasse…et de désespoir, chose ayant incité le président de la république à avoir recours à la constitution et à activer l’article 80 », a-t-elle dit, passant en revue les étapes du calendrier politique qui s’en est suivi.

Bouden a encore souligné que « les droits de l’homme sont indissociables et indivisibles ; les droits politiques et civils devront aller de pair avec les droits économiques et sociaux » ; signalant que la lutte contre le terrorisme passe par la mise en œuvre de cette approche globale.

S’agissant de l’émigration clandestine, la cheffe du gouvernement a évoqué « un fléau mondial qui appelle des solutions internationales dans le cadre de la responsabilité mondiale commune ».

Gnetnews