Tunisie : La LTDH alerte sur la dégradation de la situation et appelle au dialogue en vue d’une sortie de crise

07-02-2023

Le Conseil national de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme (LTDH) tenu les 04 et 05 février à Sousse, dans sa première édition après les VIIIème assises de la Ligue, constate « la gravité de la situation politique, économique et sociale dans le pays, à travers de nombreux indicateurs, alertant sur plus de dégradation et d’une implosion sociale et politique imminente ».

Il affirme « l’importance du dialogue en vue d’une sortie de l’actuelle crise asphyxiante dans le pays », exprimant sa détermination, avec les autres partenaires, « à concevoir un projet d’initiative de salut national, à même de garantir l’Etat de droit, de préserver les droits de l’homme et les libertés publiques et individuelles, et d’assurer les attributs d’une vie digne à l’ensemble des Tunisiens ».

Le Conseil de la ligue note « l’impasse politique, l’approfondissement de la crise et l’élargissement du hiatus entre le pouvoir exécutif, et la société civile et politique ; la désaffection de la majorité des Tunisiens à exercer leur droit électoral, la faiblesse de la participation aux dernières élections législatives, le ciblage continu des attributs de l’Etat civil et démocratique, et l’obstination à instaurer un pouvoir personnel absolu ».

La LTDH dénonce « les restrictions méthodiques à la liberté d’opinion et d’expression, à travers plusieurs décisions et décrets-lois, en prime le décret-loi n’o 54 de 2022, l’atteinte à la justice et la tentative de l’inféoder pour liquider les opposants et adversaires politiques, ainsi que les procès des civils devant la justice militaire… »

La ligue condamne ce qu’elle qualifie « l’engagement total en faveur des politiques libérales sauvages, ayant plongé l’économie nationale dans une profonde crise, en l’hypothéquant aux institutions financières internationales et à l’endettement extérieur à des taux d’intérêt outranciers, accompagnées de mesures d’austérité à l’origine d’une plus grande dégradation de la situation socioéconomique des Tunisiens ».

La LTDH réitère sa revendication « d’annuler tous les décrets-lois et législations violant les fondements de l’Etat civil, les droits et libertés, la nécessité de les mettre en adéquation avec les traités internationaux inhérents aux droits de l’homme universels », comme elle réclame « une véritable séparation des pouvoirs, l’indépendance et intégrité de la justice ».

La ligue dit rejeter « le discours de discorde, d’accusation de traitrise, et d’incitation contre les composantes de la société civile et politique ». Comme elle refuse « la tentative du pouvoir d’attenter à l’action syndicale et au droit de grève ».

L’organisation réitère son « attachement à la révélation de la vérité totale des assassinats politiques, en prime des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, et l’ensemble des martyrs des institutions sécuritaire et militaire ».

Gnetnews