Tunisie : « Tous les citoyens sont égaux, ni argent, ni filiation ne peuvent protéger des poursuites » (Saïed)

25-01-2022

La situation actuelle du service public de la justice, notamment la longueur de la période de conclusion des affaires dans les tribunaux, et l’impunité dans laquelle se trouvent certaines personnes, ont été au centre d’une rencontre hier soir, lundi 24 janvier 2022 à Carthage.

Recevant la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, la ministre de la Justice, Leïla Jeffal, le ministre de la Défense nationale, Imed Memechi, et le ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, le président de la république, Kaïs Saïed, a affirmé que « la magistrature ne pouvait prendre la place du législateur, et celle-ci devra être assainie de ceux dont les magistrats eux-mêmes en ont montré l’implication dans de nombreux dossiers ».

La rencontre a porté, par ailleurs, sur un ensemble d’affaires soumises aux tribunaux sans qu’elles ne soient tranchées, bien que l’on ait statué ces derniers jours, sur certaines affaires qui n’ont rien à avoir avec les revendications du peuple tunisien, mais uniquement pour montrer que la justice suit sa marche normale, indique le chef de l’Etat.

Saïed a encore affirmé que « tous les citoyens sont égaux en droits et devoirs, ni argent, ni filiation, ne peuvent les protéger contre le questionnement devant une justice équitable appliquant la loi à tous ».

Le président de la république a souligné que « la magistrature est  le plus important service public, et est une fonction vers laquelle ne peut s’infiltrer ni argent, ni filiation, ni prestige ».

« Les magistrats honorables devront remplir, totalement, leur mission, en ces jours historiques, et ne doivent s’en tenir qu’aux lois, et à leur conscience ».

Il a dénoncé « certaines lois et règles mises sur mesure, afin que la justice ne joue pas son rôle comme il se doit ».

« Il est regrettable que certains sont jugés pour un crime de braquage ou de vol dans les délais les plus proches, alors que celui qui a pillé l’argent du peuple, et le fait encore est libre, pensant être au-dessus de toute poursuite », a-t-il déploré.

L’injustice annonce la destruction, et celle-ci se poursuit encore pour attenter au peuple, et abuser de tous ses services, a-t-il conclu en substance.

Gnetnews