Tunisie: Le FMI appelle à des réformes structurelles pour relancer la croissance
À l’occasion des assemblées annuelles 2024 du Fonds monétaire international (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale, Jihed Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, a souligné, jeudi 24 octobre, les défis économiques que rencontre la Tunisie, tout en notant quelques signes d’amélioration. Cependant, il a également indiqué que le taux de croissance reste insuffisant, et a appelé à des réformes structurelles pour stimuler l’investissement et améliorer l’emploi.
Une croissance modeste et des défis structurels
Dans une interview accordée à l’Agence TAP, Jihed Azour a précisé que la Tunisie a enregistré une amélioration dans les secteurs du commerce extérieur et de l’agriculture. Le FMI prévoit un taux de croissance de 1,6 % pour 2024 et 2025, l’un des plus faibles parmi les pays arabes, en comparaison avec les prévisions pour l’Égypte (4,1 %), la Mauritanie (4,2 %), le Maroc (3,6 %) et l’Algérie (3 %).
Le responsable du FMI a estimé que la Tunisie fait face à des défis de taille, notamment pour générer des opportunités d’emploi et attirer davantage d’investissements. Le taux de chômage reste élevé, avec une prévision de 16,4 % pour 2024, rendant nécessaires des réformes profondes pour dynamiser l’économie et alléger les charges pesant sur les banques publiques.
Réformes nécessaires pour renforcer la croissance
Selon Jihed Azour, le gouvernement tunisien a déjà entrepris certaines mesures visant à contrôler les dépenses publiques, mais des réformes plus larges sont indispensables pour soutenir la croissance. Il a notamment mentionné l’importance de la restructuration des entreprises publiques et l’ouverture d’opportunités pour le secteur privé, afin de mieux contribuer au renforcement des bases économiques du pays.
Pas de nouvelles négociations avec le FMI
En réponse aux questions concernant un possible nouveau financement, Azour a confirmé l’absence de négociations en cours avec la Tunisie. En octobre 2022, la Tunisie avait obtenu un accord de principe avec le FMI pour un programme de 48 mois, au titre du Mécanisme élargi de crédit, d’un montant d’environ 1,9 milliard de dollars. Cependant, les négociations avaient été suspendues en fin d’année 2022.
Le président Kais Saied avait affirmé en juin 2023 que les solutions ne devraient pas être imposées sous forme de diktats et que des approches plus adaptées étaient nécessaires pour éviter d’aggraver la crise sociale dans le pays et dans la région.
Un contexte de discussions mondiales
Les assemblées annuelles 2024 du FMI et du Groupe de la Banque mondiale se déroulent à Washington du 21 au 26 octobre, réunissant près de 10 000 participants issus de 191 pays, dont des ministres des Finances, des gouverneurs de banques centrales et des représentants de la société civile, pour aborder les défis économiques mondiaux. Ces réunions soulignent l’urgence d’agir pour des solutions économiques plus justes et durables, dans un contexte marqué par de profondes inégalités et une demande accrue de réformes à l’échelle mondiale.
Gnetnews