Tunisie : Kaïs Saïed appelle le FMI « à revoir son ordonnance, on pourra après parvenir à une solution »
Le président de la république, Kaïs Saïed, a déclaré, au sujet des négociations avec le fonds monétaire international, que « les solutions ne peuvent être sous forme d’injonctions ».
Recevant hier, dimanche 11 Juin, à Carthage, Ursula Von Der Leyen, Giorgia Meloni et Mark Rutte, respectivement, président de la Commission européenne, présidente du Conseil italien, et Premier ministre des Pays-Bas, le chef de l’Etat a indiqué que « les solutions traditionnelles ne peuvent que compliquer davantage la situation sociale et seront préjudiciables pour la Tunisie, et la région dans son ensemble ».
Le chef de l’Etat a prôné « une action commune pour renverser le sablier, afin que l’on ne dicte pas de conditions et des injonctions, mais que l’on soit écouté par celui qui va nous donner un crédit dont les Tunisiens ne récolteront que davantage de pauvreté, le FMI devra revoir son ordonnance, l’on pourra après, parvenir à une solution ».
Il a ajouté que « le monde était entré dans une nouvelle étape, le retour en arrière, et l’octroi d’un crédit ne dépassant que légèrement le montant obtenu par un joueur professionnel ne construit pas un avenir fondé sur la justice et la liberté ».
« Les affaires posées ne peuvent être réglées, que d’une manière conjointe garantissant les intérêts de tous. Une histoire commune, un présent commun et un avenir commun nous unissent », a-t-il indiqué, appelant « à travailler la main dans la main, et d’égal à égal, afin que notre avenir soit meilleur que notre histoire, et plus radieux que notre présent ».
« Si la Tunisie vivait une situation financière, économique et sociale difficile, les Tunisiens sont, dans leur majorité, victimes de politiques précédentes ; le peuple tunisien qui s’est soulevé à la fin de l’année 2010 contre le despotisme et la corruption, ne renoncera pas à ses revendications légitimes à la liberté et son droit légitime à l’emploi et à la dignité nationale », a-t-il souligné.
Il y a des milliards de milliards qui ont été spoliés avant 2011 ou après, et n’ont pas été restitués, outre les crédits qui ont été détournés, a-t-il déploré, appelant à la conversion des crédits en investissements dont bénéficieront le peuple tunisien et les investisseurs.
Le chef de l’Etat a, par ailleurs, évoqué le dossier des investissements européens, signalant que la route de leur concrétisation est claire, c’est la stabilité politique, la justice sociale, l’éradication de la pauvreté, étant entendu que la création de richesse et la concurrence loyale requièrent l’éradication des réseaux de corruption et des lobbies, qui veulent tout accaparer. L’investisseur ne pourrait venir, que s’il n’est rassuré sur son projet, a-t-il dit.
Gnetnews