Tunisie : « L’Etat doit être athée, vous faîtes des conneries et nous le payons » (Majoul)

16-02-2022
Samir Majoul et Noureddine Taboubi à l'ouverture du congrès de l'UGTT

Le président de l’UTICA, Samir Majoul, a fustigé « la politisation de l’économie et des organisations nationales », estimant que la politique ne devra pas y entrer.

Intervenu à l’ouverture des assises syndicales de Sfax, Majoul a appelé Taboubi à ses côtés : « Pourquoi nous nous querellons ? », lui a-t-il lancé. « L’UGTT est responsable du capital humain ; nous sommes responsables des entreprises, et nous militons pour un environnement qui encourage l’investissement et renforce capacité compétitive ».

Majoul s’en est pris aux partis politiques qui « cherchent à confisquer les organisations nationales ; ils veulent prendre l’UGTT, l’UTICA, mais ils n’y parviendront pas, qu’ils s’occupent, tout d’abord, de leurs partis ».

Il a pointé « les politiques erronées dans le domaine économique ; l’économie, vous ne la comprenez pas, c’est un autre langage », a-t-il dit. « Ils font des conneries et nous le payons », a-t-il rouspété à l’endroit des politiciens.

Et de poursuivre : « il n’y a pas de politique sociale sans économie prospère…mais nous ne voulons pas de la privatisation des entreprise publiques. Nous voulons que ces entreprises soient bénéficiaires, et qu’elles soient une locomotive pour la pérennité de l’économie. Lorsque je lance un projet, je voudrais que la STEG, la SONEDE soient à mes côtés », a-t-il exigé.

« Nous voulons la force de la loi et non la loi de la force », a encore lancé Majoul.

Le chef du patronat qui se dit musulman et est né dans une famille musulmane, réclame un Etat sans religion. « L’Etat doit être athée ce qui m’importe, c’est l’économie, ce sont des banques en capacité de financer les projets, et qu’on arrête à accorder la garantie de l’Etat à des entreprises déficitaires ».

Le patron des patrons a, par ailleurs, plaidé pour « l’investissement dans les énergies renouvelable et l’économie verte : il faudrait que l’on atteigne la neutralité carbone d’ici 2050, sinon on va plus pouvoir rien exporter à travers le monde ».

Majoul s’est attaqué « à la constitution de janvier 2014 qui ne parviendra jamais à instaurer une majorité stable pour le pays », se prononçant pour la constitution de 1959.

Il a déploré que « le pays ait perdu son patrimoine pendant la dernière décennie à cause de la mauvaise gestion », annonçant que l’UTICA et l’UGTT vont plancher à partir de samedi prochain sur la préparation d’un programme économique.

Gnetnews