Tunisie : « L’exfiltration des détenus de la prison de Mornaguia est en lien avec ce qui se passe à Gaza, la scène intérieure et la loi incriminant la normalisation » (Allani)

03-11-2023

L’universitaire et chercheur dans les groupes terroristes, Alaya Allani, a considéré, ce vendredi 03 novembre, « l’exfiltration des dangereux détenus de la prison de Mornaguia, a une relation avec ce qui se passe à Gaza, la position envers la cause palestinienne et ce qui se passe sur la scène intérieure ».

Dans un entretien téléphonique avec Jawhara, Allani a indiqué que le président Kaïs Saïed a lié l’exfiltration aux recrutements et infiltrations, affirmant la concomitance de l’opération de Mornaguia avec le processus d’assainissement de l’administration, et la réouverture des dossiers des assassinats, de l’enrôlement pour les foyers de tension, ainsi que des dossiers de corruption de certains hommes d’affaires…

L’universitaire a, par ailleurs, estimé que cette évasion est en relation avec la loi incriminant la normalisation, supposant que des parties étrangères soient derrière l’ex-filtration.

La loi incriminant la normalisation attente au partenariat sécuritaire de la Tunisie avec l’étranger, a-t-il averti,  se faisant l’écho des craintes des parties étrangères à ce sujet, qui pensent que « la Tunisie puisse ainsi passer d’un axe à un autre ».

Alaya Allani a affirmé que « la Tunisie a tout intérêt à préserver ses partenariats sécuritaires, avec l’Algérie, dans l’attente que la situation se décante en Libye, avec l’Occident, les Etats-Unis et l’Europe, ainsi qu’avec l’Orient arabe et non arabe ». 

« Le partenariat sécuritaire  ne veut pas dire renoncement à la souveraineté, et est évaluée à l’aune des intérêts réciproques », a-t-il expliqué en substance.

Cette loi n’est pas opportune, et pourrait être reportée, le temps que la Tunisie puisse retrouver  ses forces, et que sa situation se redresse, a-t-il recommandé.

L’universitaire a, encore, souligné que la complicité survenue dans l’opération de Mornaguia ressemble à ce qui s’est produit, lors de l’exfiltration de Abou Yadh, supposant que des complicités de l’intérieur et de l’extérieur de l’institution sécuritaire soient derrière la dernière fuite des prisonniers.

Le chercheur dans les groupes islamistes a considéré que l’évasion des détenus ne devra pas nous troubler ou nous faire peur, signalant que l’hypothèse la plus probable est que ce groupe terroriste ait franchi les frontières tunisiennes, ait, éventuellement, entré par les frontières libyennes, supposant que ce groupe puisse être déployée dans la région du Sahel, notamment au Mali.

Le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Ibrahim Bouderbala, avait affirmé hier, jeudi 02 novembre, à l’ouverture de la plénière de l’après-midi, consacrée à la poursuite de l’examen de la proposition de loi incriminant la normalisation, que « le président de la république, Kaïs Saïed, considère que la proposition de loi criminalisant la normalisation avec l’entité sioniste, va porter atteinte aux intérêts extérieurs de la Tunisie« .

Gnetnews