Tunisie : L’instance anti-torture dénonce que son équipe « ait été empêchée de rendre visite à un citoyen admis à l’hôpital Razi »
L’instance nationale de la prévention de la torture (INPT) indique qu’ »une équipe constituée de certains de ses membres s’est dirigée hier, dimanche, à l’hôpital psychiatrique de Razi, dans une mission de suivi et d’investigation, suite à un signalement qu’elle a reçu, dimanche 19 février, par mail de la part de la fille d’un citoyen admis audit hôpital, où elle exprime la vive préoccupation de sa famille pour sa santé ».
L’instance relate, dans un communiqué, paru la nuit d’hier, que « ses membres sont arrivés à 17 heures, et ont informé les surveillants chargés de la permanence de l’objet de la visite, ils étaient invités à patienter, jusqu’à ce que la cheffe du service de médecine psychiatrique légale soit avisée ».
« Après plusieurs contacts téléphoniques, l’équipe a été informée qu’on ne pouvait lui permettre d’effecteur cette mission, sur instructions orales de cheffe de service, pour des raisons médicales », souligne-t-elle, pointant « une violation claire et grave de l’article 13 de la loi organique n’o 43 de l’année 2013 ».
L’instance ajoute que ses membres ont tenté de joindre la cheffe de service en question sur son portable, mais en vain.
« L’équipe a quitté l’hôpital à 18 heures, sans avoir obtenu une réponse écrite, sur les raisons d’avoir été empêchée de mener cette mission conformément à la loi », indique-t-elle.
L’instance condamne « un précédent grave », comme elle dénonce « les restrictions imposées à certaines de ses équipes dans d’autres établissements hospitaliers, comme l’hôpital Charles Nicolle, et le centre hospitalo-universitaire de Médenine ».
L’instance dit « s’engager à poursuivre son travail, conformément à la loi et aux standards internationaux ».
L’INPT affirme son intention « de prendre les mesures juridiques requises envers cette violation grave de la loi par une partie officielle », sans la nommer, « laquelle connait parfaitement le travail de l’instance et a déjà traité avec elle ».
A rappeler que l’ancien procureur de la république du tribunal de première instance de Tunis, et magistrat révoqué, Béchir al-Akremi, arrêté le dimanche 12 février, était admis à l’hôpital Razi.
Gnetnews