Tunisie : Mechichi décline les priorités de son gouvernement « de l’action et de la réalisation »
Le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, a dévoilé ce mardi 1er septembre les priorités de son gouvernement de compétences apolitiques, celui de « l’action et de la réalisation », qui planchera sur les exigences économiques et sociales, et travaillera selon l’approche des contrats par objectifs.
Dans un discours à l’hémicycle, lors de la plénière de vote de confiance, en présence des membres de son gouvernement proposé, Mechichi a commencé par témoigner « sa gratitude » envers le président de la république de l’avoir investi de cette mission, même si Kaïs Saïed semble regretter son choix.
Limiter l’hémorragie des finances publiques
Au sujet de ses priorités, Mechichi a évoqué son intention de mettre un terme à l’hémorragie des finances publiques, d’améliorer les ressources propres de l’Etat, et d’amorcer une croissance positive à travers la relance de la production dans les secteurs stratégiques, comme l’énergie et les mines.
Il s’est engagé à poursuivre le soutien des entreprises touchées par la pandémie, à réformer le dispositif logistique, à promouvoir la digitalisation des services de transport et de communication afin d’améliorer la compétitivité de l’économie nationale et d’attirer les investisseurs.
Il a, par, ailleurs indiqué qu’une série de mesures allaient être prises dans la loi de finances 2021, afin de dégager des ressources supplémentaires pour l’Etat, à travers la lutte contre l’évasion fiscale, l’élargissement de l’assiette de l’impôt, et la révision du régime forfaitaire.
Au sujet du financement du budget, il a promis d’assurer une adéquation entre la politique monétaire et la politique financière ; via une coordination entre le gouvernement et la banque centrale, et de lancer de nouvelles négociations avec les bailleurs de fonds sur la base des priorités et des nouvelles politiques préconisées.
Maîtrise des dépenses et promotion du télétravail
Le chef du gouvernement désigné s’est engagé à maitriser les dépenses notamment celles de l’Etat, et à soutenir les entreprises publiques les plus touchées par la pandémie du Coronavirus.
Il a, de surcroît, évoqué la réforme du secteur public, et de l’administration à travers la digitalisation et la promotion du télétravail…et l’amorce d’un programme de réforme des entreprises publiques, en collaboration avec les partenaires sociaux, selon lequel l’Etat honorera ses engagements envers ces entreprises, en leur accordant plus de souplesse en termes de gestion, et en améliorant les règles de gouvernance en leur sein.
Il a, par ailleurs, dit l’engagement de l’Etat à payer ses dettes à ses fournisseurs à l’horizon de 2020.
Méchichi s’est engagé à réhabiliter l’entreprise privée, en tant que moteur de développement, de croissance, et de création de richesses et d’emplois, à développer le partenariat public/ privé (PPP), en matière de grands projets à haut rendement comme la santé, l’éducation et l’infrastructure, et à parachever le dispositif réglementant l’économie sociale et solidaire (ESS).
Il s’est proposé de préserver le pouvoir d’achat du citoyen, de diriger la subvention à ses bénéficiaires à travers une réforme radicale de ce dispositif, de lutter contre la spéculation, et de réduire l’économie de rente.
Autre priorité du gouvernement, la protection des catégories vulnérables jusqu’à la fin de la pandémie de coronavirus, la lutte contre la pauvreté et l’amélioration de ses indicateurs à travers une approche participative avec la société civile.
Dispositions rectificatives
Mechichi a proposé « un contrat de confiance » avec l’Assemblée, promettant que l’action de son gouvernement se fasse sous son contrôle.
Il a encore souligné que son gouvernement allait travailler selon l’approche des contrats par objectifs, et « chaque membre recevra une lettre de désignation où il sera amené à trouver des solutions aux problèmes du secteur sous sa tutelle, tout en faisant l’objet d’un suivi méthodique, pour voir s’il a respecté l’engagement envers l’action gouvernementale et atteint les objectifs escomptés ».
Mechichi s’est engagé à apporter « les dispositions rectificatives » à son équipe gouvernementale, dans le cadre de ce que garantit la loi et la constitution, et à avoir des relations constructives avec les partis et les organisations.
Il a promis à ceux qui demeurent suspicieux quant à sa démarche, de dissiper leurs doutes, signalant que son gouvernement ne refuse pas le conseil, et à la main tendue à tous ceux qui veulent servir le pays, en faisant en sorte que « nos différences soient pour rassembler et non pour diviser, et que notre compétition soit pour enrichir et non pour effriter ».
Gnetnews
En maintenant Zidi dans son équipe comme ministre de la culture, Mechichi a cédé aux immixction du couple Saied-Akacha.
C’est bien dommage.
De la sorte, il fait montre d’une absence d’indépendance et d’une faible personnalité.