Tunisie : Noureddine Taboubi lance un appel à Kaïs Saïed pour un dialogue « sérieux » et « responsable »

20-12-2022

Le Secrétaire Général de l’UGTT, Nourddine Taboubi, a lancé, ce mardi 20 décembre 2022, un appel à la présidence pour « un dialogue sérieux et responsable ».

Lors d’une allocution, pendant un rassemblement ouvrier au siège de l’office des terres domaniales de la Cité el-Khadhra, il a indiqué que « le peuple tunisien est intelligent et personne n’a compris le message qu’il a livré aux législatives ».

« La Tunisie appartient à tous ses enfants, nous voulons y vivre en toute liberté et en partenariat, opinion contre opinion, et idée contre idée », a-t-il dit, déplorant que « le pays ait commencé à se diriger vers le clanisme, alors qu’il appartient à tous ces enfants ».

Il a considéré que « nous n’avons aucun autre choix que le dialogue, mais ils veulent nous mener à l’affrontement et à la violence qui sont inacceptables ».

Taboubi s’est montré critique tant envers la classe politique ayant régné après la révolution, qu’envers l’actuelle : « Nous ne voulons ni la sclérose du régime précédent ni le populisme d’aujourd’hui », a-t-il souligné.

Le chef de la centrale syndicale a pointé « l’échec cinglant en matière de gestion des affaires du pays », signalant que « la nation a ses codes, ses règles, ses complexités, ses hommes et femmes, sa gestion est une responsabilité, les intrus, les adolescents politiques, celui qui n’a pas de vision ne peut accomplir cette mission ».

Il a martelé que « ni les choix passés, ni les choix actuels ne vont servir à faire avancer le pays », prônant « un choix fondé sur la solidarité, le sérieux, et la perspicacité et un gouvernement capable de relever les défis ».

Il s’est arrêté à la situation déplorable dans le pays, avec la pénurie des produits de base, et des médicaments… »le temps a expiré et la situation s’est envenimée », a-t-il asséné, signalant que « le peuple va exercer des pressions à travers un militantisme encadré et organisé ».

Le SG a appelé à l’activation des conventions signées avec le gouvernement. « On ne signe pas des conventions, afin qu’elles restent dans les tiroirs, mais pour qu’elles soient appliquées ».

Il a regretté que « le président de la république ne soit pas sorti en tant que chef de l’exécutif pour expliquer les choix du gouvernement, et les réformes soumises au FMI, comme celles liées aux entreprises publiques, ou à la levée de la subvention ».

Noureddine Taboubi a affirmé que « son organisation n’abandonnera pas son rôle national et sera un bouclier contre quiconque cherche à  démembrer le pays ».

La centrale syndicale fera connaitre sa position envers la situation dans le pays à l’issue des réunions de ses structures dirigeantes ; le bureau exécutif élargi, le conseil des secteurs et plus tard la commission administrative, a-t-il annoncé.

Gnetnews