Tunisie : Saïed annonce la mise en place de dispositions transitoires, et qualifie la dernière contestation de « théâtrale »
Le président de la république, Kaïs Saïed, a déclaré ce lundi 20 septembre que les dispositions exceptionnelles allaient se poursuivre et que des mesures transitoires allaient être mises en place, qui seraient en phase avec la volonté populaire, et sur la base desquelles, un chef du gouvernement sera désigné.
Dans une allocution retransmise ce soir en direct de Sidi Bouzid, il a annoncé une nouvelle loi électorale où l’élu sera responsable devant les électeurs, réaffirmant que le peuple est détenteur de la souveraineté, « comment le sera-t-il, s’il ne l’exerce pas à travers les élections et le référendum ? »
Il a rassuré, au milieu des acclamations de ses partisans et sympathisants, sur la préservation des dispositions liées aux droits et libertés inscrites dans la constitution, signalant s’être gardé d’attenter à la liberté de quiconque, « même si la place de certains est derrière les barreaux. »
Kaïs Saïed a réitéré qu’il n’y aura pas de retour en arrière, et à l’avant 25 juillet, comme le réclament certains, vilipendant l’Assemblée qui « s’est transformée en une arène de combat, d’échange d’invectives et de violence, et où les voies s’achètent et se vendent ».
« Mouvement révolutionnaire rectificatif »
Selon ses dires, « la Tunisie ne vivait pas une transition démocratique, mais une transition de corruption en corruption, et il fallait avoir recours à l’article 80 et à ces dispositions exceptionnelles pour sauver l’Etat, afin qu’il ne devienne pas une marionnette entre les mains de ceux qui tirent les ficelles derrière les rideaux ».
Il a encore souligné avoir pris ces mesures exceptionnelles non pas pour distribuer les postes et les portefeuilles ministériels, mais pour sauver l’Etat.Â
Le chef de l’Etat a affirmé que « le péril est encore étouffant et la Tunisie vit une étape historique qui représente une poursuite du 17 décembre, à travers un mouvement révolutionnaire rectificatif ». La véritable date de la révolution est, à ses yeux, le 17 décembre, « le 14 janvier est une date l’ayant avortée ».
Saïed avait a critiqué en préambule le mouvement contestataire qui s’est produit samedi dernier devant le théâtre municipal, le qualifiant de théâtral. Il a accusé ses adversaires d’avoir distribué de l’argent, et « pourtant, ils n’ont réussi qu’à attirer des dizaines de personnes ».
Le chef de l’Etat s’est attaqué à ses adversaires qui sont « en train de comploter contre la patrie dans les hôtels et les restaurants ». Il a, par ailleurs, accusé certaines personnes « de vouloir semer la discorde et le trouble », réitérant que « le jour viendra, où il évoquera nommément les traitres qui ont vendu leur patrie ».
Il s’est défendu de toute inquiétude ou hésitation, affirmant que la voie est claire devant lui, et son slogan est toujours : « le peuple veut ».
Il a reconnu que « la période est difficile, les défis se succèdent et la Tunisie est confrontée à plusieurs crises provoquées », considérant la crise comme « un outil de gouvernance dont se servent ses détracteurs ».
Il s’est dit plus obstiné à relever les défis. « Plus les crises provoquées s’accentuent, plus la volonté de les surmonter augmente ».
A ceux qui l’accusent de lenteur et d’atermoiement, Saïed a dit « avoir pris tout ce temps pour faire le tri entre les patriotes sincères et les autres », affirmant que certains ont carrément perdu la feuille de vigne.
Le président de la république a, par ailleurs, affirmé « être venu à Sidi Bouzid pour lever tout équivoque et toute suspicion, puisque certains sont allés jusqu’à dire que j’étais captif, mais je suis libre parmi les libres ».
Gnetnews