Tunisie : Saïed fustige depuis Kairouan la colonisation française, « celui qui a signé le traité du Bardo a trahi la patrie ».
Le président de la république, Kaïs Saïed, s’est rendu hier, lundi 20 Mars, jour de la célébration du 67ème anniversaire de l’indépendance, à Kairouan.
Dans une allocution vidéo au siège du gouvernorat, Saïed a indiqué que « ce n’était pas un hasard de se retrouver ce jour-là à Kairaoun, étant donné que le mouvement de libération nationale a commencé à la mosquée Okba Ibn Nefaâ, lorsque les chefs de tribus se sont réunis et ont brandi les armes ».
« Le protectorat était, en réalité, une colonisation déguisée, car le pays était gouverné par les forces coloniales. Celui qui a signé le traité du Bardo a trahi la patrie, et a trahi le peuple. C’était une colonisation au nom du protectorat, c’était une colonisation, une implantation et une occupation des terres tunisiennes », a-t-il insisté.
Saïed est revenu sur les batailles qui faisaient rage, à l’époque, partout sur le territoire national pour chasser les colons des terres tunisiennes. « Les combats se sont déroulés dans les milieux ruraux, les montagnes et dans les villes à Sfax, Gabès, au sud tunisien, partout, ils ont contré les colons par les armes, et par peu de moyens ».
Les Tunisiens ont brandi les armes avant même la signature de ce mal-nommé traité, sur les montagnes de Khemir et puis il y a une réunion dans ce gouvernorat en juin 1881″, a-t-il relaté.
« Ils se sont réunis et ont convenu de combattre la colonisation par les armes, bien que les rapports de forces militaires n’aient pas été pas en faveur des Tunisiens », a-t-il ajouté, rendant hommage « aux héros et martyrs qui se sont sacrifiés par les armes, afin que la Tunisie soit libre et indépendante ».
Et de poursuivre : « La Tunisie a connu plusieurs épisodes dans le mouvement de libération nationale ; aucun tunisien, ou historien n’a le droit d’omettre ces évènements ».
Saïed a, par ailleurs, évoqué le rôle joué par des leaders ayant combattu la colonisation, malgré les tentatives de les entrainer pour accepter une quasi-réconciliation, mais toujours sous la colonisation. Comme il a souligné le rôle des femmes, citant une kairouanaise qui a envoyé une correspondance à un Journal, pour réclamer une constitution.
Le chef de l’Etat s’est, par ailleurs, engagé « à préserver la souveraineté nationale », rejetant de nouveau « toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays ». « Nous ne sommes pas sous mandat, ou sous protectorat, ni sous aucune tutelle de quelque forme que ce soit. Nombreux se sont sacrifiés pour que la Tunisie soit libre et indépendante », a-t-il martelé, promettant « de porter le dépôt, malgré son immensité et d’assumer la responsabilité devant le peuple et l’histoire, de manière à transmettre l’étendard aux générations futures, afin qu’elles le hissent encore plus haut ».
Gnetnews