Débat à Tunis autour de la Méditerranée : « Lieu d’affrontement et d’échanges »

25-10-2019

« Méditerranée, réalités, enjeux et perspectives », tel est le thème du 5ème forum international organisé par l’Académie politique (FOAP) et de la Konrad Adenauer Stiftung (KAS), organisé les  25 et 26 octobre à Gammarth.

Le débat s’est articulé autour de la problématique de la méditerranée, en tant qu’un enjeu à la fois géopolitique et géoéconomique dans un monde global, voire une interface stratégique entre l’Europe et l’Afrique. « Au sud comme au nord, l’intégration méditerranéenne est un facteur de sortie, ainsi qu’une formulation d’un nouveau modèle de croissance ».

Le ministre des affaires étrangères Khemais Jhinaoui, a inauguré le forum, en rappelant que le bassin méditerranéen a été depuis toujours un point de rencontre de toutes les civilisations.  

« La Méditerranée est aussi un projet de coopération renforcée avec l’Union Européenne qui a été initié par la Déclaration de Barcelone en 1995 », ajoute-t-il, en soulignant que l’union européenne a renforcé le dialogue entre les deux rives de la méditerranée, dans différents secteurs, à travers des programmes comme l’Euromed, et le projet « 5+5 », parrainé par la fondation culturelle Anna Lindh.

Par ailleurs, Holger Dix, le représentant de la KAS en Tunisie, s’est penché sur la date du 20 décembre 2007, durant laquelle les chefs d’Etat espagnol, français et italien ont lancé l’appel de Rome pour une Méditerranée, plaidant pour la constitution d’une union ayant pour vocation de « réunir l’Europe et l’Afrique autour des pays riverains.

« On s’est donné depuis cette date un objectif commun, celui d’instituer sur un pied d’égalité, un partenariat reposant sur quatre piliers ; à savoir la croissance économique, l’environnement et le développement durable, le dialogue des cultures et la sécurité ».

Dans son allocution sur les affrontements et échanges en méditerranée,  l’ancien ministre de la culture et de la sauvegarde du patrimoine,  Mohamed El Aziz Ben Achour, est revenu sur les échanges issus de l’activité corsaire entre le XIIème et le XIIIème siècle, marquée par des affrontements internes, au nom de la religion ou par la compétition pour l’hégémonie militaire, politique et économique.

« Cette époque marquée par des particularités historiques, pourraient constituer un enseignement futur au bénéfice commun des populations du sud et du nord méditerranéen. Car malgré les tensions qui existaient, il y a eu un brassage culturel entre les différentes civilisations, qui perdure jusqu’à maintenant. »

« A cette époque, et malgré l’avancée des musulmans de l’empire Ottoman sur les territoires chrétiens, les traducteurs arabes de Tolède ont sauvegardé l’héritage antique et en particulier les écrits des philosophes et savants de la Grèce classique et hellénistique, en Espagne musulmane ».

D’autres universitaires occidentaux ont participé à ce débat, comme la professeure, Odile Moreau de l’université de Paul Valéry Montpellier 3, l’historien Jonas Boukabayi Billy de l’institut des sciences politiques et de l’histoire de l’Université de Fribourg-en-Brisgeau.

Emna Bhira