Industrie de textile : La FTTH veut promouvoir les vêtements verts
Après une première rencontre organisée en juin dernier pour familiariser les industriels du secteur aux outils de mesure des performances environnementales de leurs activités, la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement (FTTH), a organisé une conférence sur le thème : « Promouvoir des chaînes de valeur circulaires pour une industrie textile compétitive et durable en Tunisie ».
Cette rencontre tenue ce mardi 26 novembre, avait pour objectif de lancer l’initiative MED TEST III en Tunisie, au Maroc et en Egypte, élaborée par l’organisation Switchmed, qui œuvre pour le renforcement des innovations sociales et écologiques en méditerranée. Celle-ci intervient après le succès du MED TEST I et MED TEST II dans la région subméditerranéenne.
En effet, MED TEST III, a pour objectif de mettre en place un écosystème valorisant les déchets textiles postindustriels et pré-consommation, tout en incitant les entreprises à adopter des protocoles chimiques plus sûrs et plus écologiques.
C’est est un projet financé par l’union européenne et l’organisation des nations unies.
Les déchets post-industriels de l’industrie textile en Tunisie
A cette occasion, la conseillère technique de Switchmed, chargée du projet MED III, Roberta De palma, a rappelé que la Tunisie compte 1600 entreprises de textile.
« C’est le secteur numéro 1 pour l’emploi », affirme-t-elle, en rappelant que, « la Tunisie est aussi un pays clé pour les industries textiles européennes, notamment pour celles spécialisées dans la fabrication du denim ».
« Malheureusement, ces industries produisent une quantité significative de déchets post-industriels, face à une absence quasi-totale d’écosystème de recyclage », déplore-t-elle.
D’autre part, le président de la FTTH, Hosni Boufaden, a expliqué que « l’industrie du textile contribue largement au gaspillage de l’eau ». De plus, elle exige l’utilisation de produits toxiques, nocifs pour l’environnement.
Boufaden a révélé également que la fabrication d’un seul T-shirt, nécessite l’utilisation de deux matières, le coton et le pétrole, pour pouvoir créer de la fibre synthétique en tissu.
« Ces mêmes produits de base, subissent ensuite des opérations de coloration, de teinture, de rinçage, séchage, et puis de finissage, durant lesquels l’énergie est gaspillée. Une fois confectionné, ce T-shirt doit parcourir les itinéraires logistiques de commercialisation, qui ont aussi un impact sur l’environnement, du fait du transport jusqu’au marché cible ».
Afin de limiter les dégâts des industries du textile, le président de la FTTH a appelé l’adoption d’un nouveau modèle économique circulaire qui valorise les déchets dans la chaîne de valeur de textile.
Il a insisté sur l’importance de recycler les vêtements usagés, les tissus techniques en fin de vie, les chutes de fabrication des filatures et usines de moulinage. Ceux-ci doivent être recyclés et réutilisés d’une manière plus rentable et efficace.
A ce sujet, Stefano Dotto, chef de secteur au sein de l’union européenne, a indiqué que le programme MED TEST III, vise à renforcer les infrastructures locales, l’expertise technique et le savoir-faire pour assurer un processus de recyclage, ayant un impact environnemental plus atténué.
Selon lui, le programme MED TEST III, va conclure des « Green Deals » sur cinq ans avec des entreprises locales.
« L’ambition de ce projet, est d’atteindre 0% de pollution, grâce à la mise en place d’une cartographie des déchets textile. Les entreprises doivent créer à leurs tour, des partenariats commerciaux pour un recyclage plus efficace », a-t-il conclu.
Emna Bhira