Tourisme/ Reportage à Hammamet : Tout est fin prêt pour la reprise du 4 Juin

« Ready and Safe »(Prêt et sûr). Tel est le label dédié au « protocole sanitaire du tourisme tunisien anti Covid-19 »,  publié par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, à l’approche du 04 juin 2020, date de la réouverture des établissements touristiques, restaurants et cafés.

Ce protocole d’hygiène, ainsi que la réussite de la Tunisie dans l’endiguement de la pandémie prouvée par les chiffres,  seront deux arguments de taille pour attirer les touristes locaux et étrangers « , a affrimé  le directeur général de l’office nationale du tourisme tunisien (ONTT), Nabil Bouzouiech.

« Les hôtels, restaurants, et centres de plaisance qui se conformeront à ce protocole, pourront rouvrir leurs portes avec un taux de remplissage de 50% et cela, après certification du protocole sanitaire par les inspecteurs du tourisme».

L’image de la Tunisie et du secteur sont notamment en jeu.  « Nous serons intransigeants quant aux abus et infractions concernant les mesures d’hygiène », a-t-il souligné.

En effet,  le protocole sanitaire anti Covid-19 compte 250 consignes d’hygiène élaborées par le ministère du Tourisme, suivant les recommandations de l’OMS et du ministère de la Santé. C’est un manuel qui précise les mesures à respecter lors de l’accueil et du transfert des clients, le comportement du  personnel et des touristes, dans les établissements d’hébergement des touristes, les chambres, cuisines, restaurants, bars, piscines et plages, centres de bien-être, espaces dédiés aux congrès, activités sportives et aires de jeux pour enfants. 

Baignades dans les piscines

Concernant les baignades dans les piscines, Bouzouiech a expliqué qu’une seule personne pourra se baigner dans 3 mètres carré d’eau. « A ne pas autoriser plus de 100 personnes, dans une piscine 300 mètres carré », recommande-t-il, en rappelant que la distanciation d’un mètre, ainsi que le port obligatoire du masque, sont deux mesures à maintenir impérativement à l’intérieur et à l’extérieur de tous les établissements.

Le protocole détaille également les mesures d’hygiène à respecter lors du service, la réception de la marchandise, la manipulation des denrées et des boissons au niveau des restaurants.

D’autre part, le ministre du Tourisme, Mohamed Ali Toumi, intervenu sur la relance du secteur touristique qui a subi des pertes estimées à 6 milliards de dinars,  a déclaré qu’un budget de  400 millions de dinars a été mis à la disposition des hôteliers sous la forme de crédits bancaires.

 « Le secteur touristique contribue à hauteur de 14% au PIB, et emploie 400 000 travailleurs directs et indirects. Ces crédits éviteront les licenciements, et donneront plus de chance aux établissements touristiques sinistrés, de se rattraper après le gel de leurs activités durant plus de deux mois consécutifs, engendrant ainsi une régression de 90% de leurs chiffres d’affaire ».

« La Tunisie comme exemple de réussite « 

A Hammamet, une des stations balnéaires les plus connus du pays, les hôtels sont clos. Certains semblent même à l’abandon. Nous avons rencontré Anis Suissi, Directeur de l’Hôtel Président. Dans ce 4 étoiles de 380 chambres, on prépare la reprise. 

Anis Suissi explique qu’il a reçu le fameux protocole sanitaire et qu’il est en train de mettre en place les dispositions nécessaires afin d’accueillir les clients. L’ouverture de son établissement est prévue pour le 18 juin prochain. 

« En réalité, ces mesures ne sont pas  contraignantes pour les clients. Prise de température, désinfection des chambres, gel hydroalcoolique en  libre service, distanciation sociale… sont des choses qui sont déjà connues. Et nous allons faire en sorte que leur séjour se passe au mieux », promet-il.

L’hôtelier préfère voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. En effet, ces mesures, même si elles sont drastiques, permettront, selon lui, d’améliorer la qualité du service. 

Mais la question qui préoccupe le plus les propriétaires d’hôtels demeure dans le taux de remplissage.

En effet, seules 50% des chambres pourront être occupées. « Finalement nous serons à un taux de plutôt 30% s’il on ajoute les consignes de distanciation sociale ». Moins de clients signifie donc moins de recettes, ajouté à cela, le coût qu’engendrera le protocole sanitaire.

En ce qui concerne les prix, Anis Suissi assure qu’il n’y aura aucune répercussion sur celui de la nuitée.

« Nous essaierons de trouver de nouvelles formules en forme de package pour attirer les vacanciers », dit-il. 

Annoncée pour le 27 juin prochain, la réouverture des frontières de la Tunisie pourrait sonner comme un espoir pour le tourisme tunisien. Pour autant, la mise en quarantaine obligatoire aux frais des voyageurs constituera, sans doute, un frein à l’arrivée des touristes dans le pays. 

« Cette année, il n’y aura pas de saison touristique », affirme Mr Suissi. Le directeur compte sur un tourisme local pour espérer faire fonctionner son établissement. Par tourisme local, il fait allusion aussi bien aux Tunisiens qu’aux voisins algériens. Pour l’instant, l’hôtel Président n’affiche aucune réservation, malgré la date de réouverture annoncée, nous a-t-il confié.

« La Tunisie a gagné sa bataille contre le Covid-19 et il faut faire de cette victoire un argument de vente auprès du monde entier afin de faire redémarrer le secteur du tourisme », a-t-il conclu. 

Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi