Chiraz Laatiri fait le bilan de ses 100 jours à la tête du ministère

23-06-2020

Après 100 jours  à la tête du ministère des affaires culturelles, Chiraz Laatiri a présenté ce mardi lors d’une conférence de presse à la cité de la culture,  un bilan de son action, les priorités et les questions en suspens au sein de son département.

La ministre a commencé par signaler qu’il existe un déséquilibre au niveau de la répartition du budget du ministère  qui s’élève à 351 millions de dinars en 2020.

« 50% de ce montant va aux salaires. Quant à l’autre moitié, elle va en premier lieu au financement des festivals est des manifestations culturelles estivales. Pour le budget consacré aux recherches en matière de culture, il est inexistant (0%). C’est le chiffre le plus alarmant », ajoute-t-elle.

Un déséquilibre entre le structurel et le conjoncturel

D’autre part, Laaritiri  a révélé qu’une stratégie visant la restauration des établissements culturels est en cours de préparation. L’objectif étant de dynamiser et de décentraliser les activités artistiques dans tout le territoire tunisien.

« La Tunisie dispose d’un réseau culturel riche et diversifié, maisons de culture, écoles d’art, cinémas et théâtres…Ces établissements sont quasi délaissés dans certaines régions, pourtant ils représentent la seule échappatoire pour les jeunes des zones intérieures… ».

« Concernant les fonds alloués aux cités des arts et civilisation ainsi qu’à l’encouragement de la créativité littéraire et artistique, ils ont enregistré chacun un déficit d’une moyenne de 4800 dinars. « Avec le budget de 2020, ce manque a été rattrapé », précise-t-elle.

Les missions du fonds de relance de la culture (FRC)

Au sujet des aides financières octroyées aux artistes impactés par les séquelles de la pandémie Covid-19,  la ministre des affaires culturelles a révélé que 66% des demandes soumises au ministère ont bénéficié d’un soutien  de 450 dinars. Ils étaient 1585 bénéficiaires parmi 2392 candidats.

Ce dispositif de soutien aux professionnels de la culture vise les personnes physiques, artistes, freelancers, techniciens…). L’objectif étant de contribuer à maintenir leur stabilité économique.

Les aides s’étaleront sur  2 mois à partir de juin 2020.

En ce mois de juin, le FCR visera l’accompagnement à la stabilité économique des opérateurs culturels et privés, concerne les personnes morales (espaces culturels, éditeurs, salles de cinéma, galeries d’art).

En juillet  2020, il y aura la relance de l’économie culturelle et créative pour reprendre l’activité du tissu économique culturel.

D’autre part, un programme d’accompagnement à la stabilité économique des opérateurs culturels et privés, sera bientôt lancé. Il concerne les sociétés de production audiovisuelle qui ont été contraintes d’interrompre leurs tournages de films de cinéma suite à la crise sanitaire du Covid-19. Ils peuvent adresser, conformément aux règles et aux procédures adoptées par le MAC et le CNCI, une demande d’aide complémentaire au CNCI, avec les justificatifs des pertes ou des préjudices. Ne sont pas éligibles à ce dispositif les films institutionnels, les séries télévisées et les spots publicitaires.

Des réformes législatives

Ce dispositif de soutien sera accompagné également d’un projet de réforme législative du régime de sécurité sociale des artistes, des créateurs et des intellectuels.

Le projet de loi sur le statut d’artiste sera relancé dans le but de réduire la précarité et garantir une stabilité socio-économique pour l’ensemble des acteurs de l’écosystème artistique, culturel et créatif.

Pour ce faire, le ministère compte proposer à l’ARP un décret-loi, visant à augmenter les heures de travail des artistes intermittents en particulier. Un autre décret-loi sera proposé concernant l’élargissement de la liste des produits  artistiques concernés par les fonds d’aide du ministère.

Emna Bhira