Les Tunisiens appréhendent 2021 avec inquiétude…sans perdre espoir

04-01-2021

Si l’on en croît le vieux dicton qui dit que « demain sera un autre jour », on aurait tendance à espérer que 2021 sera différente. Une chose est sûre, la nouvelle année ne pourra pas être pire que 2020.

En effet, la pandémie du Coronavirus a fait basculer le monde entier dans une toute autre dimension. En Tunisie, en plus de la crise sanitaire, d’autres crises, économiques, sociales et politiques ont fragilisé le pays, laissant les Tunisiens dans le flou. Gouvernements qui se succèdent, taux de chômage en hausse, caisses de l’Etat vides et dissensions politiques devenues parfois très violentes… Les Tunisiens essayent, pour autant, de croire en un avenir meilleur.

Quelles sont leurs attentes, leurs priorités et leurs vœux pour cette année 2021 ? Nous sommes allés à leur rencontre sur l’Avenue Habib Bourguiba à Tunis.

En cette première semaine de l’année 2021, la plupart des Tunisiens nous ont exprimé leur inquiétude quant à l’avenir du pays. Pour eux la crise sanitaire demeure le plus grand obstacle qui freine le pays, engendrant ainsi une fracture socio-économique, difficile à surmonter avec tant de signaux négatifs…

Un taux de croissance de -11.9%,  un total de 746 mille de chômeurs enregistrés en 2020, et un déficit budgétaire de l’Etat atteignant 84% en juillet dernier. Pour eux l’année 2021, s’annonce difficile et pleine de défis à surmonter.

A cet effet, plusieurs ont appelé à plus d’union entre les Tunisiens, en ces temps de crise, la solidarité devra être de mise, soulignent-ils. « C’est pour cela qu’il faut encourager le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, afin qu’il puisse accomplir ses missions sans perturbation », a commenté un citoyen en parlant de ses attentes du gouvernement. Pour lui, la classe politique est appelée à penser au peuple et à jouer son rôle social ».

« Avec cette ambiance morose, il faut que les politiques mettent de côté leurs conflits, et qu’ils pensent à mettre en place des réformes capables de sauver les Tunisiens  du désespoir… », a-t-il ajouté.

« Comparé aux pays voisins, la Tunisie passe par une période de régression sur tous les plans, santé, administration, enseignement, même le sport a été touché par l’instabilité politique…Une chose qui fait peur aux jeunes essentiellement », a ajouté un autre citoyen.

Pour d’autres passants, les multiples crises que vit le pays reviennent essentiellement aux conflits existant entre les partis, les tiraillements idéologiques à l’Assemblée, la polarisation politique, et la corruption qui a gangréné  tous les secteurs du pays…

Des problématiques que les Tunisiens appellent à résoudre au plus vite, afin d’instaurer de nouveau, la cohésion sociale et garantir un minimum de stabilité notamment dans les régions les plus défavorisées.

Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi