70 % des médecins de famille souhaitent quitter la Tunisie
Les médecins, dentistes et pharmaciens hospitalo-universitaires observent ce mercredi 03 février 2021, une grève générale dans tous les CHU de Tunisie.
Ce débrayage intervient en signe de protestation contre la non-application par la partie gouvernementale, des textes réglementaires de la convention sectorielle conclue le 06 octobre 2020, et la dégradation du dispositif de santé publique, selon la Secrétaire Générale du Syndicat, Ahlem Belhaj.
Dans une déclaration à la TAP, Belhaj a indiqué que l’accord porte, particulièrement, sur la parution de décrets inhérents à l’homologation des dentistes et pharmaciens hospitalo-universitaires, avec les médecins hospitalo-universitaires, le décret relatif à la prime de rentrée universitaire, la création d’une indemnité d’enseignement, et la majoration de la prime d’encadrement.
Belhaj a attiré l’attention sur l’état effrayant dans lequel se trouve le dispositif de santé publique, qui s’est aggravé par  l’émigration des médecins, un phénomène qui va croissant, selon les statistiques. Près de 80 % des nouveaux inscrits en Médecine ont émigré en 2019, et 70 % des médecins de famille ont exprimé leur intention de quitter le pays.
Les hôpitaux souffrent, en majorité, d’un manque de cadres médicaux et paramédicaux, dans la mesure où les retraités et les départs vers l’étranger, ainsi que les vacances dans les établissements de santé dans les régions intérieures ne sont pas remplacées, du fait de la désaffection des médecins à exercer dans ces régions.
La crise s’est accentuée avec la pandémie du Coronavirus ; les cadres médicaux et paramédicaux atteints par le Covid-19 ne sont pas remplacés, à cause du manque flagrant du capital humain, a-t-elle encore déploré.
Les hôpitaux publics souffrent, à ce jour, d’un déficit financier résultant du non-versement par la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), des arriérés des hôpitaux, a alerté Belhaj, signalant que le syndicat a demandé au chef du gouvernement, Hichem Mechichi, de revoir à la hausse le budget du ministère de la Santé, dans le projet du budget complémentaire de l’année 2021.
Gnetnews