Enquête du CJD : L’administration est un obstacle pour l’activité économique, selon les PME

30-11-2020

«Une proportion de 83% des PME en Tunisie considère que l’administration publique représente un obstacle sévère, majeur ou modéré, pour l’évolution de leurs activités,  contre 71% en 2019″, selon les résultats d’une enquête présentée ce lundi 30 novembre, lors d’une conférence de presse, par le centre des jeunes dirigeants d’entreprises (CJD).

 En effet, il s’agit d’une enquête de satisfaction sur la thématique « Evaluation de l’Administration-Enquête auprès des PME »,  ayant pour objectif d’évaluer la qualité de service fourni par les administrations publiques. Cinq critères de satisfaction étaient retenus : rapidité du service, clarté des procédures, digitalisation, qualité de l’accueil et efficacité.

« Cette cinquième édition du baromètre des perceptions des PME vis-à-vis de l’administration publique montre une régression pour la plupart des administrations sur les critères susmentionnées, par rapport à 2019 », a souligné Youssef Meddeb, fondateur de  l’Institut indépendant de sondage et d’enquêtes « One To One  For Research And Polling », qui a mené l’enquête.

Selon le jeune entrepreneur, les résultats ont montré également que l’évolution négative la plus importante concerne la rapidité du service (4.25%) et l’efficacité (4.13%). Ensuite vient la satisfaction concernant l’accueil du personnel (3.54%) et la clarté des procédures (3.02%).

A l’instar des années précédentes, les résultats montrent aussi qu’aucune administration n’a atteint un score de 70/100.  Le registre national des entreprises (RNE), et l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII) sont les plus proches de ce standard avec des scores respectifs de 65.6 et 65.5 tandis que l’administration municipale a enregistré le score le moins élevé 51.2/100, s’approchant ainsi du score affiché en 2017 (50.9/100).

Youssef Meddeb a expliqué que cette évolution négative est liée au contexte épidémiologique, d’autant plus que 7 PME sur 10 (73%) trouvent que l’administration publique a échoué dans son adaptation aux besoins des entreprises privées.

Aussi une bonne proportion des PME considère que les mesures préventives prises par l’administration publique tunisienne pour la protection de ses employés (43.6%) et ceux des entreprises (37.5%) sont inefficaces ou peu efficaces.

Concernant les incitations à la corruption par les administrations publiques, 27.7% des dirigeants déclarent que leurs entreprises ont été sollicitées à faire des versements illicites, lors des opérations de contrôle, ou lors d’une participation aux marchés publics, ou encore pour l’accès aux services ou pour les opérations d’import/export. 

« En revanche une légère baisse a été enregistrée par rapport à l’année 2019 (28.8%). Mais par rapport au taux enregistré en 2018 (20.9%), cela demeure une évolution qui reflète beaucoup l’absence d’une stratégie claie et efficace de lutte contre la corruption », a expliqué Youssef Meddeb.

Quant aux actions prioritaires à entreprendre par les administrations publiques pour améliorer la relation avec les PME, les résultats ont montré que la priorité est attribuée à la digitalisation (40.8%), l’amélioration de la qualité de service (14.8%) et la transparence des procédures (23.4%)

A cet effet, le jeune entrepreneur a souligné que la digitalisation reste une demande forte des PME pour la quatrième année d’affilé, ajoutant que la transparence des procédures devient la deuxième action prioritaire devançant l’amélioration de la qualité de services.

Rappelons que cette enquête commanditée par le CJD et la KAS a été menée par l’Institut indépendant de sondage et d’enquêtes « One To One », opérant en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Elle a été réalisée sur un échantillon de 500 responsables d’entreprises Tunisiennes (ne dépassant pas les 200 employés), sur une période s’étalant du 23 octobre au 24 novembre 2020.

Emna Bhira