« Alrraya Alwatanya », une nouvelle force politique unificatrice pour sauver le pays

14-12-2020

Une initiative politique nationale a été lancée ce lundi 14 décembre par le député et l’ancien ministre des domaines de l’Etat, Mabrouk Korchid, sous le nom d’Arraya Alwatanya (l’Etendard national), et cela à trois jours de la fête nationale de la révolution (17 décembre).

 « Il ne s’agit pas d’un énième parti politique » a assuré Korchid lors d’une conférence de presse tenue à Tunis aujourd’hui. «  Bien au contraire, il s’agit d’une force politique, composée d’un large spectre de personnalités et de compétences nationales, ayant pour objectifs communs, l’instauration des valeurs de la République, et de l’Etat civil, et le rééquilibrage du paysage politique tunisien actuellement polarisé », a-t-il clarifié.

« Nous visons une politique positive, une force d’union et de travail, libérée des intérêts personnels et temporaires, et contre le discours violent, l’Islam Politique, les doctrines basées sur le dogme et la notion du secte. Nous souhaitons protéger les acquis des Tunisiens, qui sont l’ascenseur social, la culture et le principe de la reconnaissance. Néanmoins, cette initiative s’inspire de mouvements politiques de sauvetage à l’instar du Front de libération nationale algérien », a expliqué le député. 

En expliquant les causes qui ont mené à la création de cette force politique, Korchid a évoqué l’inexistence d’un Etat efficace, et l’absence d’une vision pour l’avenir du pays. « Une incapacité de diriger l’Etat et de résoudre ses problèmes, une crise dans les trois pouvoirs, notamment l’exécutif  dû à l’effritement d’un parlement stérile, incapable de lancer de nouveaux projets de loi, tels sont les anomalies qui ont mené à la crise actuelle ».

 Korchid a indiqué aussi que pour la première fois en Tunisie, nous témoignons d’un effondrement du secteur de la justice, un des piliers de la République. « La grève entamée par les magistrats qui a duré plus qu’un mois, pour dénoncer le clientélisme, en est la meilleure preuve », déplore-t-il. « Sans oublier le discours violent des politiques et la stigmatisation des vraies compétences du pays, mises à l’ombre depuis 2011 ».

Appel au retour des compétences nationales mises à l’ombre depuis 2011

« Depuis la révolution, les compétences nationales qui ont dument servi le pays durant des décennies ont été mises à l’écart. Ceux qui connaissent les rouages de l’Etat et qui maitrisent sa gestion ont adhéré à cette initiative, dans le but de partager leur savoir-faire, et leur expertise en matière de gestion de crise, afin de mettre fin à cette décennie noire, et pour sauver le pays des tiraillements basés sur le dogmatisme, et l’idéologie ».

C’est ce qu’a souligné Korchid en indiquant que parmi les fondateurs d’Alrraya Alwatanya, il y a des personnalités nationales, politiques, économiques et culturelles.

« Cette force politique s’unit autour d’un dénominateur commun, celui du patriotisme, venant que ce soit des destouriens, des anciens RCD (parti du rassemblement constitutionnel destourien), des syndicalistes, d’anciens ou actuels hauts cadres, et des hommes d’affaires qualifiés.

Rappelons que parmi les fondateurs de cette initiative, figurent les noms de notables anciens hauts cadres de l’Etat, à l’instar d’Ahmed Iyadh Ouderni ancien chef de cabinet présidentiel sous feu Ben Ali et ancien ministre de l’éducation (1999-2001), Aziza Htira, ex-présidente de l’Union des femmes et du CEPEX, Rafik Chelly ancien secrétaire d’Etat spécialisé dans la sécurité sous feu Béji Caid Sebsi, et bien d’autres personnalités publics, comme Ali Bannour, ancien député (parti Attakatol) et acteur tunisien.

Emna Bhira