Le Coronavirus change le quotidien des Tunisiens, et ralentit l’activité (Vidéo)

12-03-2020

Même si la Tunisie ne compte que sept cas testés positifs par le coronavirus  et même si la situation semble maîtrisée, un ralentissement de la vie quotidienne a été ressenti dans la rue tunisienne, surtout avec la propagation des vidéos alarmantes sur la dégénération de la situation dans les pays européens, qui sont proches de nous, comme l’Italie et la France.

 Cette étrange ambiance morose qui s’est installée, était bien visible à Cité Ennasr (Ariana). Un quartier qui était, autrefois, peuplé à toutes les heures de la journée, par les jeunes et les familles, qui fréquentent les cafés, les restaurants et les boutiques de l’Avenue commerciale de Hédi Nouira.

« Le taux de fréquentation des fastfoods a baissé de plus de 50% », a commenté un propriétaire d’un  restaurant populaire de la cité Ennasr.  « Ce qui nous fait peur c’est la panique qui va s’amplifier les semaines à venir si la situation venait à s’aggraver », déplore-t-il.

 «Les gens ont peur de contracter le virus à travers la nourriture, pourtant quasiment tous les restaurants voisins et nous-mêmes, avons pris des mesures de précaution strictes, comme le port obligatoire des gants par le personnel et les caissiers. On ne sert les boissons que dans des gobelets, et les clients peuvent s’essuyer les mains avec du gel antibactérien ou des lingettes jetables mis à leur disposition.»

En effet, les restaurants n’étaient pas les seuls à subir les répercussions du coronavirus, il y a aussi les petits commerces de base, les épiciers et les marchands de fruits et légumes.

Pour cet épicier du coin, « les Tunisiens se sont lancés dans une frénésie d’achat en raison du coronavirus. Les deux derniers paquets de farine ont été vendus durant la matinée. Quant aux produits de nettoyage comme l’eau de javel, ils sont en train de disparaitre massivement, les gels nettoyants sont également pris d’assaut tous les jours. »

D’autre part, le marchand des légumes a souligné que « la plupart des clients ont éprouvé ces derniers temps un engouement spécial pour l’ail. Les gens croient réellement que l’ail guérit le coronavirus, ce qui explique la hausse de son prix dans le marché de gros de « Beir El Kasaa » atteignant ainsi les 25 dinars ».

 Ce vendeur nous a indiqué également « que l’ail est en rupture. Les clients se précipitent pour acheter les légumes piquants comme le radis et le poivre…Sous prétexte qu’ils renforcent leur système immunitaire… » 

Gnetnews s’est rendu par ailleurs à un supermarché du coin. Les rayons des pâtes, farine et du riz étaient vidés, à cause des achats de précaution. Les grandes surfaces sont largement sollicitées aussi…

« Comme toute évolution naturelle des virus, après l’incubation, il y aura un pic de la propagation de l’épidémie en Tunisie, et puis il va chuter. C’est ce que vit la Chine en ce moment. Malgré cela, il ne faut pas céder à la psychose, car de cette manière, on donnerait carte blanche à la contre bande et aux corrompus, pour combler le vide en cas de pénurie des produits non-périssables essentiellement ». C’est ce qu’a conclu un sexagénaire retraité, qui était en train de faire ses courses à l’épicerie du coin.

« Les Tunisiens doivent rester solidaires, et penser aux plus démunis, qui seront en difficulté en cas de propagation de la pandémie du coronavirus. », recommande-t-il.

Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi