Le vécu des quartiers populaires face à l’épidémie, focus sur Douar Hicher

14-05-2020

La société civile a amplement coopéré avec les autorités locales, les délégations et les administrations pour mener des campagnes de sensibilisation sur l’importance de la distanciation sociale durant le confinement total. Son objectif étant de faire prendre conscience quant à l’importance des mesures restrictives pour l’endiguement de la pandémie dans les établissements publics, boulangeries, magasins, et sur les routes…

C’est le constat révélé par Issam Rahali, président de l’association du cœur vert, lors d’un Café Net ayant pour thématique « Un état des lieux sur le Coronavirus dans les quartiers populaires notamment à la délégation de Douar Hicher (Manouba) », organisé par la Fondation International Alert en Tunisie.

« Les réactions des habitants de la région aux instructions recommandées par les volontaires de la société civile, ont confirmé la faiblesse du taux de conscience  à Douar Hicher. La majorité minimise les possibilités de contamination par le Covid-19, confie-t-il.

Au début du confinement sanitaire général, les habitants n’ont pas bien assimilé comment appliquer les règles de prévention contre la propagation du virus à l’extérieur, a expliqué le président de l’association le cœur vert tunisien. Grâce aux efforts de la société civile, et l’appui des établissements publics, tout est rentré dans l’ordre en peu de temps. Les forces de l’ordre ont, aussi,  intervenu pour établir les mesures restrictives dans la rue, a-t-il souligné.

Selon lui, le chômage a  augmenté à Douar Hicher, une région où la plupart des habitants sont des travailleurs journaliers. Quant aux aides de 200 dinars dédiées aux personnes dans le besoin, la procédure pour l’obtenir semble être compliquée. D’où son appel aux responsables de réduire la paperasse, et de clarifier les procédures administratives au public.

Il a recommandé aussi d’unifier les bases de données des ministères, concernant la population pauvre, pour ne pas compliquer encore plus la distribution des aides.

Le président de l’association a, par ailleurs, salué la coopération efficiente des délégués qui ont dispatché les missions effectuées par les volontaires de la société civile. « Grâce à cette méthode, nous avons réussi à éviter les concentrations devant les administrations, a-t-il dit.

 La présidente de la commission des médias à la municipalité de Douar Hicher, Héla Saidi, a, quant à elle, rassuré que la situation est sous le contrôle sachant que ce dense quartier populaire compte environ 120 000 habitants, dont deux personnes ont contracté le Coronavirus, mais qui se sont rétablies par la suite.

Saidi a rappelé aussi que le quartier compte aussi deux bureaux de poste assurant un service continu durant le confinement. « Les volontaires de la société civile ont aussi contribué au bon déroulement des opérations postales », ajoute-t-elle.

« L’hôpital régional de Cité Ettadhamen représente l’établissement sanitaire de référence pour les habitants de Douar Hicher. Les médecins y sont toujours à l’accueil des patients. Même chose dans les centres de la santé de base où le staff médical est également sur la première ligne pour traiter les malades ».

L’enseignement en ligne n’est pas accessible à tous les étudiants de Douar Hicher

Ikram Melki, étudiante habitant au quartier, appartenant au réseau des ambassadeurs de Douar Hicher a parlé des inconvénients de l’enseignement à distance.

Dans son intervention, elle a souligné que plusieurs étudiants qui ont été contraints de quitter les foyers universitaires, n’ont pas internet chez eux pour assister aux cours en ligne.

A cet égard, l’universitaire a assuré que les leçons enseignées durant le confinement, seront dispensés de nouveau, à la reprise, pour garantir l’accès aux cours à tous les étudiants, venant de tous milieux confondus.

Emna Bhira