Les Tunisiens émettent un préjugé favorable envers Mechichi et réclament un gouvernement de compétences

29-07-2020

Les Tunisiens semblent plutôt optimistes quant à la désignation de Hichem Mechichi par Kais Saied pour former un nouveau  gouvernement, en succession à Elyes Fakhfakh, qui a démissionné sur fond de soupçons de conflits d’intérêts.

Les Tunisiens s’attendent à un plan de sauvetage en vue d’une sortie de crise, face à une situation socio-économique et financière critique, aggravée par l’épidémie du Coronavirus, dans l’espoir de désamorcer les tensions politiques persistantes depuis des mois, et d’atteindre l’apaisement escompté.

C’est ce qui ressort de notre échange avec des citoyens interrogés en ce mercredi 29 juin, sur l’avenue de Habib Bourguiba.

« Mechichi, est un pur produit de l’administration tunisienne. Il a tenu le poste de chef de cabinet dans les départements de la Santé, des affaires sociales et du transport.Il est  diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration de Tunis (ENA), et est l’actuel ministre de l’intérieur du gouvernement d’expédition des affaires courantes. Il a de l’expérience dans la gestion administrative, méthodologique, une bonne réputation, ne détient pas de millions en banque, et surtout, ne possède ni de sociétés, ni de biens suspects. Il ressemble à n’importe quel Tunisien moyen ». C’est ce que nous a confié un jeune homme interpellé au centre-ville.

« Le nouveau chef du gouvernement doit opter pour une équipe restreinte de compétences, ayant des objectifs clairs », recommande-t-il.

Le pays regorge de compétences et de technocrates ayant réussi leurs missions dans les différents établissements étatiques et ministères, a-t-il dit. « Pourquoi ne pas faire appel à tous ces hauts cadres, patriotes, efficaces, et plutôt politiquement indépendants, pour constituer un gouvernement expérimenté, connaissant les rouages de l’Etat, qui serviraient les intérêts du pays sans penser à se remplir les poches », suggère cet intervenant.

Un autre père de famille qui était du même avis, nous a confié qu’il a entièrement confiance dans le choix de Kais Saied.

« C’est un homme intègre, qui sait ce qu’il fait. Reste à mettre en place les priorités du gouvernement prochain. Redynamiser l’économie, relancer l’investissement et employer ces chômeurs de longue date dont le nombre augmente de jour en jour. Ce sont les objectifs que les décideurs doivent se tracer dans les années qui suivent », souligne-t-il.

« Il faut penser aussi au taux de criminalité en hausse à cause des perturbations gangrénant le climat politique. La sécurité est une autre priorité à renforcer ».

La majorité des personnes interrogées sont en faveur d’un gouvernement dit de compétences, et apolitique.

Le climat délétère qui règne à l’Assemblée a sans doute accentué ce sentiment. Querelles politiques, bagarres à l’assemblée, blocages des travaux parlementaires, autant de facteurs qui ont poussé les Tunisiens à devenir de plus en plus réticents envers un Etat régi par les partis.

Retrouvez notre reportage ci-dessus.

Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi