À Monastir, Kaïs Saïed rend hommage à Bourguiba et dénonce le système économique mondial et les tentatives de déstabilisation

À l’occasion du 25e anniversaire de la disparition du président Habib Bourguiba, le chef de l’État Kaïs Saïed s’est rendu, ce dimanche 6 avril 2025, au mausolée de la famille Bourguiba à Monastir. Cette visite, marquée par la symbolique du lieu et de la date, a été l’occasion pour le président d’aborder plusieurs dossiers nationaux et internationaux, dans un discours à la fois ferme et empreint de convictions souverainistes.
En marge de la cérémonie de commémoration, Kaïs Saïed a rappelé les défis auxquels fait face la Tunisie, appelant à « des solutions collectives » pour tourner définitivement la page du passé. Il a mis en garde contre ceux qui, selon lui, s’imaginent pouvoir porter atteinte à l’unité de l’État, perturber le fonctionnement des institutions ou compromettre la paix sociale.
Le président de la République a également pris le temps d’échanger avec plusieurs citoyennes et citoyens sur la route, prêtant une oreille attentive à leurs préoccupations quotidiennes.
Mais au-delà de l’hommage rendu à Bourguiba, c’est sur la question migratoire que Kaïs Saïed a concentré une partie importante de ses déclarations. « La Tunisie n’acceptera pas de payer le prix d’un système économique mondial qui a conduit nos frères africains à la misère, à la précarité et à cette situation inhumaine », a-t-il affirmé. Se disant fier de l’identité africaine de la Tunisie, le président a rejeté toute forme de traitement inhumain à l’égard des migrants subsahariens dans le pays.
Il a toutefois réaffirmé que les opérations d’évacuation des migrants irréguliers se poursuivront, dénonçant les réseaux criminels impliqués dans la traite des personnes et le trafic d’organes. Ces opérations, a-t-il souligné, visent à aider les migrants à regagner leurs pays dans des conditions « inédites à l’échelle mondiale », respectueuses des valeurs tunisiennes. Elles sont menées avec l’appui de la protection civile, du Croissant-Rouge tunisien, des scouts et de citoyens volontaires, « sans qu’un seul coup de feu ne soit tiré, ni même l’usage de gaz lacrymogène », a-t-il insisté.
« La Tunisie ne sera ni une terre de transit, ni une zone d’installation », a tranché le président, estimant que la redirection de ces flux migratoires a permis de contrecarrer les desseins de ceux qui cherchaient à diviser et à déstabiliser le pays.
Concernant le rapatriement des Tunisiens depuis l’étranger, Kaïs Saïed a précisé qu’aucun nouvel accord n’a été signé, en dehors de ceux conclus en 2008 et 2011. « Ceux qui parlent d’un nouvel accord de rapatriement mentent », a-t-il affirmé.
Enfin, le président a vivement critiqué les « rumeurs, mensonges et images tirées des archives », accusant certains individus qu’il qualifie de « traîtres et agents » de vouloir provoquer des crises artificielles. « Ces derniers échoueront face à un État fort et à un peuple tunisien conscient, résolu à construire et à aller de l’avant », a conclu le chef de l’État.
Gnetnews