Abdelhamid Jlassi adresse dans sa lettre de démission des critiques acerbes à Ennahdha

05-03-2020

Abdelhamid Jlassi pointe dans sa lettre de démission « la centralisation des pouvoirs au sein du mouvement, où les institutions se sont transformées en simples façades ». « Ni le bureau exécutif n’est la cuisine politique du mouvement et la source de décision, ni Majless el-Choura est un organisme de contrôle ».

« Le mouvement n’est jamais passé à travers son histoire par un tel état de centralisation des ressources, des intérêts, et de la décision, et par un tel état de marginalisation des institutions, de mauvaise gestion des ressources matérielles et humaines, et d’une telle manière de vider les structures de leur substance », écrit-il dans cette lettre, de plusieurs pages, relayée par le site  hadithasahafa, où il adresse « des critiques virulentes » à un mouvement qui a perdu, à ses yeux, son « empreinte en tant qu’entité qui lie la politique aux valeurs, et à la morale, qui est imprégné de démocratie, est soucieux de préserver la décision nationale, et est attaché aux affaires de libération dans le monde ».

« Retrouver cette empreinte est uniquement possible à travers une bataille interne, qui pourrait tout détruite, et fera de nous Nidaa 2015, un fardeau pour un pays, las des batailles politiques », souligne-t-il.

Jlassi qui annonce « avoir mis un terme à toute relation administrative avec Ennahdha, mettant ainsi un point final à une expérience de 40 ans », dit « assumer sa responsabilité politique et morale à ce quoi il a contribué tout au long de cette période ».

Le dirigeant démissionnaire estime que son mouvement « a épuisé tout son capital moral, de valeurs, ses fondements comme la sincérité, la loyauté, le désintéressement, le respect des engagements, la démocratie… » « Ennahdha a été entraîné dans le système…qui en a besoin car depuis 2011, il était en quête de celui qui hérite le vide laissé par le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) », estime-t-il.

Gnetnews