Tunisie/ Agriculture Biologique : Un syndicat qui regroupe les professionnels du secteur

23-01-2020

La filière bio en Tunisie accueille la naissance d’un nouveau syndicat. UNOBIO (Union nationale des opérateurs de la filière bio) a l’ambition de regrouper les professionnels du secteur. C’est lors d’une conférence de presse dans les locaux de l’Institut National d’agronomie de Tunis (INAT), que ce projet a été présenté ce jeudi 23 janvier.

En Tunisie, le secteur de l’agriculture biologique est en plein développement. En 2018, 336 000 hectares de terres ont été consacrés à ce mode de production et a rapporté au pays 677 millions de dinars d’exportations.

La quasi-totalité (99%) des produits issus de l’agriculture biologique proviennent, aujourd’hui, de l’huile d’olive et des dattes, qui ont réussi à se faire une place de renom dans le monde entier. C’est dire l’importance de structurer ce type d’agriculture, afin de la développer et d’en faire une filière d’avenir pour la Tunisie.

« Nous voulions un syndicat indépendant pour pouvoir travailler avec tout le monde » a déclaré Leith Tlemçani, président d’UNOBIO. Ce syndicat regroupera tous les professionnels du secteur du bio en Tunisie.

Agriculteurs, transformateurs et distributeurs sont invités à rejoindre cette initiative afin de créer « une synergie entre les différents acteurs ».

Ce syndicat s’est fixé trois missions principales. Il s’agira d’abord d’améliorer la structuration du secteur en organisant au mieux les circuits d’approvisionnement et de vente.

Le second objectif sera d’encourager la synergie entre les différents opérateurs de la filière. « Nous ne pourrons apporter des solutions aux problèmes auxquels nous faisons face, que si nous travaillons main dans la main », nous explique le président du syndicat.

Enfin, le dernier axe de cette initiative est la promotion des produits Bio tunisiens à travers la qualité, l’éthique et la traçabilité. « Notre but est de donner la meilleure image possible de la filière Bio en Tunisie », ont déclaré les membres fondateurs du syndicat.

Par ailleurs, UNOBIO s’est engagé à développer le marché local. En effet, la commercialisation des produits issus de l’agriculture biologique n’en est qu’à ses premiers balbutiements. En 10 ans, seulement une vingtaine de points de vente ont ouvert leurs portes dans quelques villes de Tunisie. D’après Leith Tlemçani, « le consommateur tunisien croit encore que les fruits et légumes vendus sur les marchés sont bio…hors ce n’est pas le cas. Il y a toute une sensibilisation à faire auprès de la population ».

Si la plupart des magasins bio se trouve, du moins à Tunis, dans des banlieues chic, UNOBIO souhaite diversifier les produits afin de toucher le consommateur lambda et implanter des points de vente sur les marchés par exemple. Mais pour cela encore faut-il qu’il y ait assez de production. Ainsi, la formation est la première étape pour atteindre cet objectif. « Avec UNOBIO, nous voulons développer les formations et les certifications en faveur, notamment des petits agriculteurs, pour les aider à produire bio », nous explique Yosra Hamza Chaibi.

A noter que la conférence de presse a été l’occasion de signer une convention avec l’INAT afin de former les futurs ingénieurs agronomes à l’agriculture biologique.

Côté législation, la Tunisie dispose d’un cadre réglementaire et de prévention contre les fraude depuis 1999. Elle est le seul pays d’Afrique à avoir une réglementation sur le Bio. Celle-ci est reconnue par l’Union Européenne et est donc considérée comme équivalente. A ce sujet UNOBIO souhaite la mise en place d’un cadre légal pour la distribution des produits Bio sur le marché local. Pour ce qui est des certifications des produits biologiques, la Tunisie possède quatre organisme de contrôle, homologués par l’Etat. Le haut niveau de contrôle et la rigueur de ces organismes ont permis à la Tunisie de n’avoir eu aucune alerte au niveau de l’Union Européenne concernant la qualité de ses produits.

Wissal Ayadi