Ali Koôli à l’UGTT : « La seule ligne rouge est la faillite de la Tunisie »
Le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Ali Koôli, a affirmé que « la seule ligne rouge est la banqueroute de la Tunisie, en réponse à la position de l’UGTT qui oppose des lignes rouges aux réformes préconisées par le gouvernement, notamment à la privatisation des entreprises publiques ».
Dans une interview accordée à el-Wataniya, jeudi soir, le ministre a ajouté que « le sauvetage de la Tunisie n’est pas une option, mais une obligation, il faudrait que tout le monde fasse des sacrifices ».
Le gouvernement ne va pas vendre la STEG ou la SONEDE…, a-t-il tranché, évoquant l’éventualité que « l’Etat cède ses parts, lorsqu’elles ne sont pas très importantes de 5 à 20 %, dans des entreprises opérant dans les secteurs concurrentiels…l’argent généré par ces cessions sera réinjecté dans les entreprises publiques en difficulté, pour les pérenniser, tout en en améliorant la gouvernance », a-t-il indiqué en substance.
Le ministre a ajouté que les ressources de l’Etat proviennent de trois sources : ressources fiscales, la dette et le patrimoine de l’Etat, signalant que le gouvernement a choisi de ne plus augmenter l’impôt, et de maîtriser l’endettement…
Un programme de réformes sera prêt dans quelques semainesÂ
Les décisions ne seront pas prises d’une manière esseulée, mais selon une démarche collective et consensuelle, a-t-il déclaré, appelant au retour au travail et à la reprise de la production des sites pétroliers et du phosphate…pour relancer la croissance et redresser l’économie tunisienne. « La situation reste rattrapable, mais requiert que l’on se réveille et que l’on retourne au travail », a-t-il affirmé.
Au sujet de la dégradation de la note souveraine de la Tunisie par l’agence de notation Moody’s, il a précisé que « cette baisse n’est pas la première, mais la 8ème au cours de ces dernières années ». Cette dégradation ne concerne pas le bilan de ce gouvernement qui n’est là que depuis quelques mois, mais est le résultat d’une évaluation globale du cheminement du pays où les réformes n’ont pas été réalisées, a-t-il déploré en substance.
Koôli a annoncé que son gouvernement planchait sur la préparation d’un programme de réformes qui comprend des changements substantiels, et qui sera prêt dans quelques semaines, pour être soumis au FMI.
Il a imputé le retard pris en matière de renégociation d’un nouveau plan de financement avec l’institution financière de Bretton Woods, au fait que son gouvernement ait choisi d’opter pour les chiffres réels, ce qui n’était pas le cas avec les anciens gouvernements.
Il a souhaité que ce plan de réformes recueille une large majorité, encore plus importante que celle qui soutient actuellement le gouvernement.
Le ministre a cité, entre autres réformes, celle de la caisse de compensation estimée actuellement à 4 milliards…afin de faire en sorte que la subvention aille aux citoyens tunisiens…
Ali Koôli a, de surcroît, annoncé l’élimination des autorisations qui enchaînent l’initiative et l’entreprenariat…des annonces dans cette direction seront faites à partir de la semaine prochaine afin de libérer l’activité économique et créer des richesses.
Interrogé sur les accusations qui lui ont été adressées par les douaniers, de refuser de dialoguer avec eux, et de les mépriser, Koôli s’est défendu de toute attitude méprisante, » je considère les employés de ce ministère comme mes propres enfants, et je me tiens toujours à leurs côtés, mais l’Etat ne peut plus travailler sous pression, on ne met pas à l’arrêt le pays, sous prétexte que nous avons des revendications », s’est-il indigné, en allusion à la grève des douaniers à l’origine de la suspension de l’activité dans les ports pendant une quinzaine de jours…Tout devra être posé sur la table, selon une démarche réfléchie, et progressive, dans la limite des moyens de l’Etat, a-t-il considéré.
Gnetnews