Amnesty International accuse Israël de mener une « campagne de famine délibérée » à Gaza

Amnesty International a accusé Israël de mener dans la bande de Gaza une « campagne de famine délibérée », dans un communiqué publié ce lundi. Selon l’ONG, cette stratégie détruit « systématiquement la santé, le bien-être et le tissu social » de la population, alors que l’ONU et plusieurs organisations humanitaires alertent sur un risque imminent de famine.
L’organisation de défense des droits humains affirme avoir recueilli les témoignages de 19 Palestiniens déplacés et de deux soignants traitant des enfants souffrant de malnutrition. Ces récits viendraient confirmer, selon Amnesty, que « la combinaison mortelle de la faim et de la maladie » n’est pas un simple effet collatéral des opérations militaires, mais « le résultat intentionnel de politiques menées depuis 22 mois, visant à infliger aux Palestiniens des conditions de vie calculées pour entraîner leur destruction physique – partie intégrante du génocide en cours ».
En avril dernier, Amnesty avait déjà accusé Israël de commettre un « génocide en direct », des déclarations rejetées par Tel-Aviv comme des « mensonges sans fondement ».
Le 12 août, le Cogat, organe du ministère israélien de la Défense chargé des affaires civiles dans les Territoires palestiniens, avait pour sa part affirmé qu’ « aucun signe de malnutrition généralisée » n’avait été observé à Gaza, contredisant ainsi les chiffres avancés par le Hamas sur des décès liés à la faim.
Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, l’armée israélienne assiège la bande de Gaza, où vivent 2,4 millions de Palestiniens. Le territoire, totalement dépendant de l’aide humanitaire, avait été soumis à un blocus total en mars, partiellement assoupli en mai, avant d’être de nouveau resserré fin juillet face aux critiques internationales. L’ONU avertit désormais d’un risque de « famine généralisée » et appelle à « inonder Gaza d’aide humanitaire ».
Gnetnews