ARP : Les députés votent la loi sur Covax et critiquent le retard de l’arrivée des vaccins en Tunisie
L’Assemblé a voté ce mardi 09 février lors d’une séance plénière le projet de loi portant adhésion de la Tunisie à l’initiative Covax à 138 voix favorables, une seule abstention, et sans opposition. Les députés avaient auparavant évoqué les différents point de ce texte, et en ont critiqué certains aspects.
La gestion de la pandémie du Coronavirus, le retard enregistré en matière d’acheminement du vaccin en Tunisie, l’efficacité du vaccin et ses effets indésirables…ont été autant de thématiques également évoquées lors du débat autour de ce texte, en présence du ministre de la Santé, Faouzi Mehdi.
L’objectif principal de ce projet de loi est l’obtention de deux millions de doses de vaccin contre le Covid-19, a souligné le député Khereddine Zahi (bloc de la réforme), en s’interrogeant : « Où est la transparence en matière d’obtention du vaccin, face à des déclarations contradictoires entre le ministre et les membres du comité scientifique ».
Le député Mabrouk korchid (bloc national) considère que « ce projet de loi assure la protection des riches, contre les pauvres ».
Il s’est interrogé sur « les actions entreprises pour protéger la population contre l’épidémie », déplorant le retard pris pour l’obtention du vaccin. Le Maroc, l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, et Oman ont déjà obtenu le vaccin, quid de la Tunisie ? « Pourquoi n’a-t-on pas adhéré aux vaccins russe et chinois », s’est-il interrogé.
Son collègue Mustapha ben Ahmed (bloc Tahya Tounes) a regretté que la proposition inhérente à la baisse des prix des moyens de prévention face à une conjoncture économique et sociale difficile, n’a pas été prise en compte.
Il a déploré que certains pays aient été ignorés pour l’obtention du vaccin, comme la Chine dont le vaccin a montré son efficacité. Il s’est, par ailleurs, alarmé « des chiffres des décès des suites du Covid-19 qui sont terrifiants ».
Le député Mohamed Zrig (Ennahdha) s’est fait l’écho des interrogations des Tunisiens, sur les raisons du retard pris par l’acheminement du vaccin.
« Il est inadmissible que les bénéficiaires de ce vaccin soient les laboratoires pharmaceutiques, alors que les compagnies d’assurance n’assument pas leur responsabilité », a-t-il souligné, pointant les ambiguïtés dans la convention Covax, étant donné que l’opération s’est faite dans l’urgence.
Il a, encore, attiré l’attention sur la situation au sein des hôpitaux de Gabès « ayant dépassé leur capacité maximale », demandant le transfert des malades à d’autres établissements hospitaliers.
«Nous discutions aujourd’hui une importante loi liée à la sécurité sanitaire du pays, en présence d’un ministre de la Santé, dont le remplacement a été entériné par l’Assemblée », a relevé la députée Abir moussi (PDL).
Elle a qualifié l’adhésion à l’initiative Covax, destinée aux pays pauvres « de honte pour la Tunisie ».
Elle a considéré la stratégie de vaccination, comme étant très maigre, faisant assumer au gouvernement « toute la responsabilité en matière de retard de l’arrivée du vaccin ».
« L’actuel ministre a occupé le ministère de la Santé pendant la période sanitaire la plus difficile dans le pays, les efforts du ministère sont couronnés par la signature d’une convention, qui permettra à la Tunisie d’obtenir les vaccins contre le Coronavirus. Il est étonnant que le chef du gouvernement procède au changement du ministre de la Santé dans de telles circonstances critiques », a déploré la députée Selma Maâlej (bloc démocratique).
Gnetnews