Campagne présidentielle : La rue s’exprime, les avis sont mitigés ! (Vidéo)

05-09-2019

Trois jours après le lancement officiel de la campagne électorale de la présidentielle anticipée, le lundi 2 septembre 2019, Gnetnews s’est rendu à l’avenue Habib Bourguiba, le cœur battant de Tunis pour voir le climat qui y prévaut et tâter le pouls des électeurs potentiels.

L’indécision est de mise en ce début de campagne. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes sont attentifs aux programmes des prétendants à la fonction présidentielle, pèsent et sous-pèsent leurs propositions, mais n’ont pas encore fixé leur choix.  Ceux qui ont accepté de répondre à nos questions, ont exprimé des avis mitigés.

Un quinquagénaire qui semble submergé par les discours prononcés à répétition dans les médias et les meetings populaires, n’a pas caché sa réticence à l’égard de tous les candidats et leurs promesses « mensongères ».

  « L’honnêteté est la qualité principale que je cherche chez un candidat », dit-il en rappelant que le rôle d’un président est de consolider les acquis démocratiques de la Tunisie, et d’être proche du peuple.  

« Le nord-ouest, Gafsa, et Kasserine et d’autres régions intérieures, ont été marginalisées par les gouvernements antérieurs. Ces zones défavorisées devraient être une priorité pour le prochain locataire de Carthage. On aura besoin d’un président qui ne soit pas coupé de la réalité », a-t-il prôné.

« Je vais attendre jusqu’à la fin de la campagne présidentielle pour pouvoir me décider, car pour l’instant j’ai choisi 4 candidats qui me semblent tous, à priori, convaincants », nous a confié un jeune trentenaire.

« Le candidat idéal à la présidentielle doit être l’homme de la situation, et surtout il doit penser à l’intérêt général du pays. On a eu assez de personnes focalisées seulement sur la prise du pouvoir et les intérêts personnels », a-t-il déploré.

Les jeunes semblent encore attirés par l’abstentionnisme, et les candidats ont encore d’énormes efforts encore à faire pour leur faire changer d’avis et les captiver.

Tel ce jeune diplômé d’une vingtaine d’années qui compte boycotter les élections présidentielles et législatives, et n’a même pas l’intention de voter blanc. 

Ce jeune homme avait un message à passer. Il recommande aux candidats d’évoquer deux sujets importants lors des débats du premier tour prévus en fin de semaine sur les chaînes publiques et privées.  

Il suggère de se pencher sur la dépénalisation du cannabis et l’immigration, en soulignant qu’aucun candidat n’a traité clairement ces deux sujets. 

Une autre étudiante qui est en train de suivre la campagne électorale sur les réseaux sociaux, souligne que le critère selon lequel elle va effectuer son choix, se résume en la place accordée à l’éducation et à l’enseignement dans les programmes électoraux.

Cette étudiante estime que la Tunisie est un vivier de ressources humaines, et son capital humain représente sa plus grande richesse. « La petite enfance et les jeunes sont l’espoir de ce pays. Le candidat qui ne les évoquera pas dans son programme, ne mérite pas la confiance des Tunisiens », a-t-elle estimé.

Par ailleurs, la plupart des femmes ont manifesté un désintérêt étonnant pour la politique en général et les élections en particulier, en refusant de répondre à nos questions.

Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi