Coronavirus : La pandémie ressurgit en Chine, situation extrêmement grave à Pékin

16-06-2020

AFP – Reculant en Europe, où les frontières intérieures ont été rouvertes, le nouveau coronavirus resurgit en Chine où la situation épidémique à Pékin est jugée « extrêmement grave » mardi par les autorités de la capitale chinoise.

Pékin, où plus d’une centaine de personnes ont été contaminées depuis la semaine dernière, est engagé dans « une course contre la montre » contre le virus, a déclaré devant la presse le porte-parole de la mairie, Xu Hejian. Il a qualifié la situation d' »extrêmement grave ».

La ville de 21 millions d’habitants a porté sa capacité quotidienne de dépistage à plus de 90.000 personnes par jour.

Ce rebond du nombre d’infections, centré autour du marché géant de Xinfadi, dans le Sud de la capitale, a poussé les autorités à décréter, outre le confinement d’une trentaine de zones résidentielles, la fermeture des sites sportifs et culturels qui venaient de rouvrir leurs portes après des mois de fermeture.

Alors que ce regain épidémique suscite la crainte d’une « deuxième vague », l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait indiqué lundi suivre « de très près » la situation à Pékin et évoqué l’envoi possible d’experts supplémentaires dans les prochains jours.

Le Covid-19 avait fait son apparition fin 2019 en Chine, à Wuhan dans le centre du pays.

Après des mois d’isolement à l’intérieur de leurs frontières nationales, les Européens ont en revanche retrouvé lundi la possibilité de voyager chez leurs voisins en raison du recul du coronavirus.

Estimant avoir maîtrisé la progression du Covid-19, l’Allemagne, la Belgique, la France et la Grèce ont rétabli la libre circulation avec tous les pays de l’Union européenne. Et la Commission européenne a lancé lundi un site internet pour guider les Européens qui souhaitent passer leurs vacances dans d’autres pays de l’UE.

Athènes, dont l’économie repose en grande partie sur le tourisme, va plus loin et invite les voyageurs de plusieurs régions hors UE, comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, la Corée du Sud, la Chine.

Dans l’île de Santorin et son paysage de carte postale, la population guette le retour des visiteurs internationaux. « Nous les attendons désespérément. Nous avons besoin d’eux, s’ils ne viennent pas comment allons nous survivre? », s’impatiente Michalis Drosos, dans son magasin de souvenirs.

L’Espagne ouvrira le 21 juin ses frontières avec tous les pays de l’Union européenne, sauf avec le Portugal.

En France, où le coronavirus a fait près de 30.000 morts, le ministre de la Santé Olivier Véran a estimé lundi que « le gros de l’épidémie est derrière nous ».

Paris, ville la plus visitée d’Europe, retrouvait un peu plus son visage d’avant le virus, masques en sus. Les cafés et restaurants ont été autorisés à rouvrir leurs salles.

Premier pays européen touché, l’Italie, qui déplore plus de 34.000 morts, avait rouvert ses frontières dès le 3 juin. Mais deux nouveaux foyers ont été détectés ces derniers jours à Rome.

La Suède, où les mesures de précautions ont été plus souples et les cas de virus plus nombreux, est pour sa part la cible de mesures plus restrictives.

Au moins 8.000.202 cas d’infection, parmi lesquels 435.176 décès, ont été comptabilisés au total, notamment en Europe, continent le plus touché avec 2.417.902 cas (188.085 morts) et aux Etats-Unis, qui comptent le plus grand nombre de cas diagnostiqués(2.110.182) et de décès (116.114), selon un comptage réalisé par l’AFP à partir de sources officielles lundi à 22h00 GMT.

Le bilan quotidien aux Etats-Unis est resté lundi sous la barre des 400 morts pour le deuxième jour consécutif, l’un des bilans les plus bas depuis fin mars, mais le pays continue en revanche d’enregistrer quelque 20.000 nouveaux cas chaque jour.

La pandémie continue aussi de faire rage en Amérique latine et aux Caraïbes, qui ont dépassé les 80.000 décès. La moitié sont recensés au Brésil qui, avec 43.959 morts est le deuxième pays le plus endeuillé, d’après les chiffres rassemblés par l’AFP. Au Chili, l' »état d’exception constitutionnel pour catastrophe » a été prolongé de trois mois pour freiner l’épidémie.