Crise en Libye : Le Drian évoque les risques de déstabilisation du Maghreb et du Sahel

09-01-2020

« Stabiliser la Libye dans le respect du droit international est une priorité que nous partageons avec la Tunisie », a déclaré ce jeudi 09 janvier, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Ives Le Drian, à l’issue d’une rencontre avec le président de la république, kaïs Saied, consacrée aux enjeux régionaux, en premier lieu la Libye.

Il a évoqué, dans une déclaration médiatique, « les réunions qu’il a eues au Caire et à Bruxelles, où nous avons souligné les risques d’escalade en Libye, pouvant déstabiliser l’ensemble de la région du Maghreb au Sahel ».

Le Drian a par ailleurs critiqué « les accords conclus entre le GNA et la Turquie, qui s’écartent délibérément du droit international et aggravent la situation ».

Il a ajouté que « la France comme la Tunisie soutiennent les efforts de l’émissaire onusien Ghassen Salamé pour consolider le consensus international lors de la conférence de Berlin qui essaiera d’identifier les éléments de sortie de crise ». « La sortie de crise implique un dialogue inter-libyen et un dialogue politique associant plus étroitement les acteurs régionaux et notamment les voisins de la Libye dont la Tunisie ».

Le chef de la diplomatie française a dit en préambule « avoir transmis au chef de l’Etat un message de confiance et d’amitié du président de la république ». « Je lui ai renouvelé une invitation du président Macron pour se rendre en France en visite officielle dès qui le pourra ».

Il a appelé à la nécessité « d’approfondir une relation d’égale à égale entre la Tunisie et la France, et d’écrire une nouvelle page de notre histoire ».

Il est revenu sur l’annonce faite par Macron « de doubler les investissements des entreprises françaises en Tunisie, au service de nos intérêts partagés », signalant que « le partenariat entre les deux pays, devra se traduire par des projets structurants, au bénéfice de la jeunesse tunisienne qu’il nous appartient de concrétiser ensemble ».

Il a encore souligné que la rencontre a porté sur les grands enjeux multilatéraux, pour l’année 2020. « J’ai fait part à Saied de notre volonté de travailler avec lui au conseil de sécurité, pendant toute la durée du mandat de la Tunisie, 2020/ 2021, ainsi que l’organisation par la Tunisie du sommet de la francophonie en décembre 2020 l’un des plus grandes rendez-vous multilatéraux ».

Il a été aussi question de « la nécessité de consolider la coopération décentralisée, de manière à favoriser la démocratie locale », a-t-il dit, annonçant la tenue au cours du semestre qui vient du haut conseil de coopération qui réunira les deux gouvernements;

Le président de la république a mis l’accent, pour sa part, sur les positions constantes de la Tunisie, qui sont celles du respect de la légitimité internationale notamment la résolution 2259, du 23 décembre 2015, et « la nécessité de passer de la légalité internationale qui ne pourrait être que provisoire ; à une légalité durable reposant sur une légitimité populaire ».

Kais Saied a réitéré les dispositions constantes de la Tunisie « à contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationales, et à appuyer tous les efforts visant à épargner le sang du peuple libyen, et à préserver la souveraineté et l’unité de la Libye ».

Gnetnews