Distribution Iftar : Une action de bénévolat à l’Ariana pour venir en aide aux plus démunis !

22-04-2021

Solidarité, entraide et partage sont les principales valeurs morales du mois saint de ramadan. Si les tables sont garnies chaque soir pour certains ; pour d’autres, les plus démunis, il est difficile de vivre cette ambiance propre à la rupture du jeûne.

Afin de ne laisser personne dans le besoin, de nombreuses actions sont organisées chaque année pour venir en aide aux plus pauvres. Distributions de repas, organisations d’Iftar en extérieur, ou livraisons de couffins à domicile, la société civile se démène tous les soirs aux quatre coins de la Tunisie.

Gnetnews s’est rendu à l’Ariana, dans un quartier très populaire à la rencontre de bénévoles qui pour la deuxième année consécutive ont réalisé l’exploit de nourrir des centaines de familles chaque jour.

Prêté gracieusement par le propriétaire, c’est dans une boutique de jus de fruit que les bénévoles ont pris place afin de préparer les menus quotidiens de la rupture du jeûne. Henda Sahraoui, habitante du quartier, commence sa journée le matin. Cuisinière professionnelle, elle s’est mise bénévolement au service des plus pauvres pour leur préparer à manger à l’occasion du mois de ramadan. Ce jour là, au menu une chorba, une salade, une brick, des pâtes et un encas pour le « Shour ».

Cette initiative de distribution de l’Iftar à l’Ariana, a été lancée par des jeunes de ce quartier populaire. A leur tête il y a Mohamed Ghayadha. « C’est la deuxième année consécutive que nous organisons cette action. Cette année, elle a pris plus d’ampleur car nous avons bénéficié de plus de dons », nous dit-il. Il précise qu’il s’agit d’une action totalement indépendante, loin des associations, de la municipalité et des partis politiques.

« Nous sommes ouverts à toute personne qui veut aider », ajoute-t-il.

Chaque soir, environ 200 repas sont offerts. Des repas complets et équilibrés. Les dons proviennent d’une subvention accordée par la municipalité de l’Ariana, d’un partenariat avec une grande chaîne de supermarchés, des commerçants du coin et de citoyens lambdas qui apportent régulièrement des provisions.

A cet égard, Henda, la cuisinière nous indique qu’une dame a apporté un mouton entier au début du ramadan et qu’un autre devrait arriver dans les jours à venir.

Par ailleurs, il y a également des dons qui proviennent des habitants du quartier de Riadh Andalous… des dons récoltés par leur représentant Mr Bassem Jmal qui n’a pas hésité à aider ce quartier voisin et défavorisé.

Un élan de solidarité qui arrive au bon moment. En effet, la crise sanitaire a causé de nombreux dégâts, mettant au chômage beaucoup de personnes qui étaient déjà en situation de précarité.

Dès 17h30, la file d’attente commence à se former devant le local. Afin de limiter les risques, des traits rouges ont été dessinés par terre pour faire respecter la distanciation sociale et des masques chirurgicaux sont distribués pour ceux qui n’en ont pas.

D’après Mohamed Ghayadha, les profils des gens qui viennent se fournir sous la tente solidaire sont divers. « Il y a des femmes seules avec enfants, des ramasseurs de bouteilles (barbecha), des travailleurs précaires, et des personnes qui se sont retrouvées sur le carreau du jour au lendemain à cause la pandémie », affirme-t-il.

Il y a aussi une catégorie à laquelle le militant de la société civile porte une attention particulière. Il s’agit de la communauté africaine, nombreuse, à l’Ariana. Immigrés, ils ont quitté leur pays d’origine pour la Tunisie en espérant trouver un travail. « Certains n’ont pas de papiers, il faut les aider car ce sont nos frères », dit Mohamed.

Les bénévoles ne reçoivent pas de dons en argent, et c’est par l’intermédiaire des réseaux sociaux qu’ils font appel à la générosité des donateurs.

Retrouvez dans la vidéo ci-dessus, notre reportage sur la distribution de l’Iftar à l’Ariana.

Wissal Ayadi