El Berka plongé dans son marasme, malgré la période d’el-Moussem (vidéo)

24-05-2019

« Laylat-al-qadr » (nuit du destin ), coïncide avec la veille du 27ème jour du mois de ramadan. Elle est décrite dans l’islam, comme étant « meilleure que mille mois ». Dans cette nuit sacrée, des invocations, des prières abondantes, récitation du coran, et adoration, sont pratiqués jusqu’au petit matin.

Dans cette nuit sacrée, durant laquelle le coran a été révélé au prophète Mohamed, les Tunisiens ont gardé deux traditions, héritées depuis des générations ; la célébration de deux fêtes du « Moussem » et du « T’hour » (circoncision) des petits garçons.

En effet, « El Moussem », est une occasion de renforcer les liens avec sa future épouse dans cette nuit bénie, et rapprocher les deux familles respectives, en offrant des cadeaux de noce, placés soigneusement dans un « Knastrou » (panier).

Et, le « T’hour », est une fête animée par une troupe musicale, ou les parents du garçon, la famille, les amis et les voisins, sont invités, et le petit s’habille d’une « Kesswa traditionnelle », composée d’’une « Jebba » et « Chachia », pour être circoncit.

Le mois de ramadan en est à sa deuxième quinzaine, le compte à rebours est enclenché, pour entamer les préparatifs de ces deux festivités, du Moussem et T’hour.
GnetNews a choisi de se rendre au souk El Berka de la médina de Tunis, (le souk de l’or), où les mariés achètent les bijoux et les accessoires, ainsi qu’à souk « Al Attarine », pour voir les approvisionnements de « Knastrou » ornementé, bougies, encens, parfums, henné, gants brodés et coton, en plus des étalages des petits gâteaux, et des expositions de jarres de bonbon, essentiels pour la célébration du T’hour.

En commentant ces traditions, un artisan d’accessoires, nous a confié que « les jeunes tiennent encore à nos coutumes, malgré la modernité apparente de certains. Mais, la plupart du temps, c’est les parents qui exigent de respecter ces formalités, pour exprimer leur considération aux gendres, et pour mémoriser et valoriser ces dates importantes, dans la vie de chacun, à la manière de nos aïeuls. »

« A cause de l’inflation, le cout de la vie, et les dures conditions des jeunes en ce moment, plusieurs couples optent pour des accessoires en plaqué or, ou des bagues et parures en argent », nous a révélé un artisan bijoutier au souk « El Berka ».

« Le prix du gramme d’or a atteint les 120 dinars, en 2019, ce qui reste inaccessible pour les couples à petits budgets. Le marché de l’or en Tunisie, est en pleine crise, aggravée par la réticence des clients. »

« C’est la deuxième quinzaine du ramadan, et l’affluence demeure toujours faible. Même l’enthousiasme des mariés a régressé à cause des prix. Cette phase de célébrations et devenue malheureusement un fardeau pour les jeunes », a-t-il déploré.

Reportage réalisé par Emna Bhira et Wissal Ayadi