Endettement des ménages et du secteur public : La STEG et la SONEDE face à des créances colossales

19-02-2025

Les derniers chiffres officiels révèlent que les créances de la Société Tunisienne de l’Électricité et du Gaz (STEG) auprès de ses clients atteignent près de 4 000 millions de dinars. Un endettement massif réparti entre les abonnés résidentiels, le secteur commercial et les services (55 %), ainsi que le secteur public, comprenant les entreprises et administrations publiques, les collectivités locales et les ministères (45 %).

Avec un parc d’environ 4,7 millions d’abonnés, dont une majorité de clients résidentiels raccordés en basse tension, la STEG peine à récupérer ses créances. Face à cette situation, l’entreprise a multiplié les initiatives visant à faciliter le règlement des impayés. En 2023, un dispositif d’échelonnement des factures en trois versements a été mis en place, bénéficiant à plus de 120 000 clients et générant près de 90 millions de dinars de recettes supplémentaires.

Les factures d’électricité pèsent lourdement sur le budget des Tunisiens. Selon l’Institut National de la Statistique (INS), les dépenses liées au logement, incluant l’électricité, représentent plus de 23 % du budget des ménages, se plaçant ainsi en deuxième position après l’alimentation et les boissons non alcoolisées.

La Société Nationale d’Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE) est confrontée aux mêmes difficultés. À la fin de 2024, ses créances s’élevaient à 860 millions de dinars, dont plus de 50 % dus par les établissements et entreprises publics. Le reste de la dette est réparti entre les ménages et les industries. La SONEDE, qui compte environ 3,2 millions d’abonnés, fait face aux mêmes défis de recouvrement que la STEG.

A noter que le président de la République, Kaïs Saïed, a appelé jeudi dernier, lors d’une rencontre avec le chef du gouvernement, à mettre en place des mécanismes concrets pour échelonner les dettes des abonnés en difficulté, tout en annulant les pénalités de retard. Une mesure qui pourrait offrir un souffle aux ménages comme aux institutions publiques, mais qui pose aussi la question de la viabilité financière de ces deux entreprises stratégiques.

Gnetnews